Pendant une semaine, nous nous sommes enfoncés dans les terres du Nord du pays, et nous y avons trouvé ce qui nous a bien manqué depuis notre entrée au Laos : de la campagne pure et dure !
Nong Khiew, première étape sur la rivière Nam Ou
Vendredi 6 mars, nous embarquons dans un mini-van à Luang Prabang, en direction de Nong Khiew (70 000K par agence, ou 40 000K normalement en se rendant soi-même à la gare routière Nord à 3km du centre-ville). Ce sont 4h sur une route défoncée qui nous amènent dans ce coin reculé, porte d'entrée privilégiée vers les villages ethniques du Nord du Laos.
Arrivés à Nong Khiew, un tuk-tuk collectif transporte les arrivants jusqu'à la rue des guest-house (5 000K), mais nous préférons parcourir ces 2km à pied, et tant mieux car nous arrivons finalement juste avant le tuk-tuk et pouvons ainsi avoir les derniers bungalows disponibles de la Sunrise Guesthouse, donnant sur la rivière (50 000K pour les moins chers).
Notre bungalow, là-haut à gauche |
Notre compagnon de balcon |
Notre premier après-midi consiste à profiter de notre logement, et à faire trempette dans la rivière en contre-bas. La petite demi-heure passée sur la plage de sable suffit à Lucie pour se faire attaquée par des sortes de puces de sable. Sournoises ces bestioles, car les boutons n'apparaissent pas tout de suite mais mettent par contre un bon bout de temps à disparaître (les marques sont encore là 10 jours après), et ça gratte sévère !
Les algues de la rivière servent à faire des galettes d'algues séchées. La première étape est donc de fouiller la rivière à la recherche de cette denrée verte. |
Le lendemain, nous grimpons à force de sueur et de souffle coupé la montagne qui mène au View Point (20 000K). L'effort (1h30 de montée) en vaut la peine, aboutissant à une belle vue sur le village et la rivière, dans la brume environnante.
Un nouvel ami ??? |
Nong Khiew nous a fait mettre un premier pied dans la vie d'un village laotien (3 500 habitants), mais nous voulons plus !
Muang Ngoi, porte vers les villages reculés
Dimanche 8, nous embarquons donc dans l'un des petits bateaux en bois à moteur qui va remonter la rivière jusqu'au prochain "grand village", Muang Ngoi, 1 500 habitants (25 000K).
Les bateaux partent à 11h, et nulle besoin d'acheter son billet à l'avance puisque partent autant de bateaux que nécessaire pour transporter tous les passagers présents.
Notre bateau part bon dernier, avec 30 minutes de retard, chargé à bloc. Nous nous retrouvons tout au fond, avec notamment 3 jeunes Laotiens qui ont prévu pour le trajet un pack de 24 bières ! Ils commencent par nous en proposer une chacun, puis l'apéro continue à la Laotienne : un seul verre circule pour tout le monde, rempli à moitié avec glaçons pour chaque personne, la règle étend de le boir cul-sec ! Voilà, le verre va tourner comme ça pendant un peu plus d'1h, et on arrive déjà bien joyeux à Muang Ngoi.
Petite anecdote du trajet : notre bateau s'y est mal pris dans une petite section de rapides, et nous avons fini coincé contre une berge. Les garçons ont dû descendre du bateau pour le remettre sur la bonne voie. Belle épopée !
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Arrêt forcé pour pousser le bateau |
13h, nous voici donc arrivés. Nous remontons la petite rue où figurent les quelques guesthouse,
jusqu'à tomber sur la Veranda, où règne une ambiance de folie : karaoké à fond, et bières à gogo. "International Woman Day" nous crie la patronne, une verre de bière à la main ! Et oui, c'est aujourd'hui la journée de la femme, et c'est ici une bonne raison pour faire la fête toute la journée.
Nous posons donc nos valises ici (70 000K l'immense bungalow avec terrasse). Le déjeuner se passe en mode "nos tympans vont exploser !". Sur le chemin de notre chambre à la fin du repas, la patronne nous invite à se joindre à eux pour boire un coup. Sauf que le va boire ... des dizaines de coup. Pendant 4h, ils nous rincent de bière, et toute tentative d'esquive est contrée, les verres sont re-remplis dès que l'on a bu la dernière goutte. Bref, à 17h, on est complètement déchiré ;-)
Ce monsieur s'appelle Salop, ... intéressant |
Etat des lieux de tous les litres de bière consommés ! |
Lundi, nous partons à la découverte des villages alentours, accompagnés d'Alexandra et David, qui vont être nos compagnons de route de quelques jours.
Cette journée de marche nous amène à travers rizières et petits chemin d'abord jusqu'à Ban Na (tout petit village, dit "le village des tisserands" dans le Lonely mais on n'a pas vu un seul métier à tisser), puis à Huay Bo. Le soir venu, nous regagnons Muang Ngoi.
Mardi, nous repartons pour de bon, laissant les gros sacs à la guesthouse, dans l'objectif de dormir le soir dans un village.
Nous reprenons le même chemin que la veille, mais pour atteindre cette fois le village de Hoy Sen, 200 habitants. 2h de marche sous une chaleur de plomb (normal on est parti à 12h ...). A l'entrée du village, un papi nous interpelle en anglais du haut de sa terrasse sur pilotis. Il tient le seul "resto" du village, et propose des bungalows pour la nuit à un prix défiant toute concurrence : 10 000K la chambre, soit 1,2€ !!!
Nous passons deux nuits dans le village, explorant les environs le jour. Nous avons tenté de nous rendre dans un village Hmong à 3h de marche, ... mais ne l'avons jamais trouvé. Prendre un gars du village pour nous guider aurait pu être une bonne idée !
David aide à transporter le bois jusqu'au village |
Ici, le temps s'arrête pour nous : pas d'Internet, électricité dépendant du bon fonctionnement des barrages hydro-électriques faits maison.
Chaque soir à 17h, les jeunes hommes du village viennent jouer au Sepaktakraw, du foot volley pratiqué avec une balle en rondin tressé ou en plastique. Agilité et souplesse sont de rigueur !
Le reste de la journée, les habitants du village vaquent à leurs occupations, à savoir pas grand chose la plupart du temps. Les jeunes hommes partent à la pêche ou à la chasse, armés de harpons et carabines. Les femmes s'occupent des repas et des lessives. Les enfants vont à la petite école du village. Tout semble très bien orchestré, mais être jeune adulte ici doit être difficile à nos yeux, car il n'y a pas de travail à proprement dit, si ce n'est participer à la vie du village.
Pour notre deuxième dîner, nous avons commandé un poulet à 5 (nous étions 5 Français). Papi a été chopé un poulet de 2kg vivant dans le village, et les femmes se sont attelés à le déplumer et le préparer, sous l'oeil attentif de nous autres.
Nous l'avons dégusté, accompagné d'un air de guitare joué par le garçon de la maison.
Cette pause champêtre nous a bien ressourcé, et c'est avec une envie d'encore que nous quittons ce coin de paradis jeudi 12 aux aurores, après que papi nous ait servi un énième verre de lao-lao (alcool de riz) à jeûn, pour attraper le bateau qui nous ramènera à Nong Khiew.
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