Jour 354 et 355 : lacs de cratères du Mont Kelimutu et rizières de Moni (09 et 10/09)

En ce mercredi 9 septembre, nous quittons Maumere, après avoir récupéré nos passeports (cf article précédent), pour commencer notre route vers l'Ouest de Flores. L'île de Flores n'est pas très longue, une seule grande route la traverse : la Trans-Flores. Environ 700km pour rallier Larantuka, ville à l'est, à Labuan Bajo, ville à l'ouest ; cela se traduit malheureusement par de longues heures de bus / voiture partagée, sur des routes sinueuses et parfois en très mauvais état. C'est ce que nous allons expérimenter dans les jours à venir.

Tout au long de cette route, quelques villes qui servent de point de départ à des expériences merveilleuses. Notre premier arrêt : Moni, point étape pour observer les lacs de cratères du mont Kelimutu.

Route de Maumere à Moni

A la sortie du bureau de l'immigration à Maumere, un chauffeur de voiture nous aborde en nous demandant où nous allons. Il dit qu'il peut nous emmener jusque la station de bus d'où partent les différents véhicules pour Moni, et nous négocions la course au même prix que l'on aurait payé en empruntant un bemo (mini van collectif), soit 10 000Rp à deux. Cela lui va. En fait, son intérêt est d'essayer de nous convaincre dans les quelques minutes pour aller jusqu'à la station de bus que nous avons intérêt à ce qu'il nous amène jusqu'à Moni, soit une centaine de km, pour plus de 500 000Rp. On décline gentiment l'offre, et il n'insiste pas.

Nous nous retrouvons ainsi rapidement à la sortie de Maumere, sur Jalan Gajah Mada (un peu après l'hôtel Sylvia), à nous rencarder sur le prochain bus pour la petite ville de Moni. Un homme nous aborde, à côté du seul bus autre qu'un mini van, et nous dit que son bus y va, pour 60 000Rp. Ca nous paraît cher, mais bon, y'a pas d'autre bus dans les parages. 5 minutes plus tard, un autre bus débarque, et nous propose 30 000Rp. On s'apprête donc à changer de bus, mais les chauffeurs commencent à s'engueuler et le bus moins cher s'en va. On réussit finalement à descendre le prix du premier bus à 50 000Rp / personne, et partons quelques instants après. On nous explique que si on était monté dans le bus à 30 000Rp, le chauffeur aurait fini par nous demander plus d'argent à l'arrivée. Info ou intox ... ???

Dans notre bus, nous rencontrons une femme qui parle super bien anglais : Agnes. Elle nous propose de demander au bus de s'arrêter pour aller acheter de quoi manger (c'est qu'il est déjà midi passé), ce que nous acceptons volontiers. Agnes est guide, et a un petit homestay à Moni, tout prés de la cascade, de l'autre côté de la rivière. A 150 000Rp la nuit, on se dit que ça vaut le coup d'aller y jeter un oeil en arrivant.

3h plus tard, nous arrivons à Moni, et suivons Agnes jusque son homestay.

Le petit village de Moni et ses belles rizières en terrasse

Moni n'est pas un village très grand. Des maisons bordent le long de la route principale. On dirait que presque tous les habitants on fait construire à côté de chez eux des bâtiments, en dur pour la plupart, pour accueillir des touristes. L'affaire est plutôt rentable puisqu'ils proposent ces chambres entre 250 000 et 350 000Rp la nuit en plein saison (avantage : il y a de l'eau chaude la plupart dans la plupart d'entre elles). En saison basse, à partir de septembre, il est fortement recommandé de négocier et de faire baisser le prix de 50 000 à 100 000Rp.

La rue principale de Moni

Agnes, elle, n'a pas la "chance" d'avoir pignon sur la rue principale. Elle habite un tout petit village sur les hauteurs de Moni, à quelques minutes à pied seulement.

La cascade de Moni, à deux pas des chez Agnes

Il y a deux façons de se rendre au Agnes Homestay : 

• En descendant jusque la cascade depuis le Rainbow Café (à la fin de la série d'hôtels en venant de Maumere) et remontant le petit chemin, on arrive juste en face de chez Agnes : 10 minutes à pied, mais c'est un peu raide.
• En prenant un ojek (moto taxi) depuis l'entrée de Moni, qui passe par des petits chemins; option pour laquelle nous avons opté à l'arrivée, Agnes a négocié le ojek à 5 000Rp.

En arrivant chez Agnes, nous nous trouvons avec plaisir en retrait de la route principale, dans une maison en bambou bien rustique ... très rustique même. Nous sommes loin des chambres en béton et carrelées du centre de Moni. Ici, les murs ne montent pas jusqu'au plafond, le sol est en béton et poussiéreux, et les toilettes et douche (comprenez le mandi local) sont dans une petite cabane dans le jardin. Le lit double est plutôt un grand lit simple. Il y a une moustiquaire. Pour 150 000Rp, ça nous paraît un peu cher pour l'endroit, mais Agnes est sympathique et on décide de rester. On apprendra plus tard que l'on aurait pu négocier pour avoir la chambre à 100 000Rp, comme le font d'autres touristes (c'est Agnes elle-même qui nous le dira !).

Nous mangerons (et boirons) fort bien durant nos deux soirées au petit restaurant attenant (un peu cher lui aussi, mais au final tout est cher à Moni, et c'est ici qu'on se régalera le mieux).

Je pense qu'il faut garder en tête qu'Agnes est une fine business woman : elle ne ratera aucune occasion pour tenter de nous vendre l'une des écharpes et ikat tissés par sa mère (eux aussi à des prix qui nous ont paru élevés). 

Après avoir pris possession des lieux,  nous partons faire un tour dans le village, et profiter des belles lumières de fin d'après-midi pour admirer les rizières vertes, débordant d'eau.

Lever de soleil sur les lacs du volcan Kelimutu

Vendredi, le réveil sonne à 3h45 ... c'est dur ... La veille, nous avons convenu avec Agnes de louer le scooter de son oncle pour monter jusqu'au Mont Kelimutu, à 15km de là, et en redescendre : 100 000Rp essence incluse après négo. Pour ce même prix, on peut trouver dans le village des ojek ou taxi qui font seulement l'aller ; il faut ensuite redescendre à pied, en grande partie le long de la grande route, avec possibilité sur la fin de couper via des villages.

Notre objectif, qui est celui aussi de tout touriste de passage à Moni, est de voir le lever de soleil du haut du Mont Kelimutu. Les éruptions de ce volcan ont engendré trois lacs volcaniques, perchés en hauteur, aux couleurs différentes et changeantes selon le moment de l'année.

Une grosse demi-heure pour arrivée au parking (la route n'est là encore pas en bon état). Au passage, on nous déleste de 150 000Rp par personne pour l'entrée au Parc National + 5 000Rp pour la moto.

Après quoi, une petite marche de 20 minutes environ, de bon matin, jusqu'au tout dernier point de vue. Il est 5h30, l'obscurité de la nuit commence à s'adoucir. Nous effectuons les derniers mètres au milieu des nuages, et commençons à nous dire qu'on ne verra pas grand chose.

Mais chose incroyable, alors que le soleil perce, le vent chasse les nuages en quelques minutes, et les lacs se révèlent sous nos yeux, sur un fond de ciel orangé. L'un est bleu/blanc, l'autre turquoise. Le troisième, qui n'est pas dans l'alignement des deux autres, est plutôt noir.

En haut, des femmes vendent café, thé et nourriture, histoire de se réchauffer en admirant ce joli spectacle.

Nous restons peut-être une heure ainsi, à nous balader ensuite un peu sur quelques crêtes que nous ne jugeons pas dangereuses.

Certains disent que les lacs sont encore plus beaux éclairés par le soleil de la mi-journée, mais c'est sans compter sur les nuages qui viennent parfois se raccrocher au pic de la montagne.

Le chemin retour est bien plus intéressant que celui de la montée, puisque l'on peut enfin se rendre compte du paysage alentour, sacrément beau en bas de la route.

Un peu crevé, nous sommes de retour chez Agnes vers 8h, avalons notre petit-déjeuner, et retournons nous coucher !!!

Nous allons passer le reste de la journée à nous balader (enfin nous perdre méchamment) dans les environs, et on finira par se dire qu'on aurait mieux fait de lever le camp après être rentrés du Kelimutu, en direction de Ende puis de Riung (il est possible de faire le trajet jusque Riung et Bajawa en transport public dans la foulée, en partant de Moni au plus tard vers 9h).

Nous repassons donc une deuxième et dernière nuit chez Agnes, et préparons nos affaires pour le lendemain !

Cette escapade au Kelimutu sera donc notre première observation du haut d'un volcan, d'autres suivront dans les semaines à venir (nous sommes au pays des volcans tout de même!).