jeudi 17 septembre 2015

Jour 347 à 354 : Ile de Flores, nous voici - Makassar / Maumere (02 au 09/09)


Nous vous avons laissé dans notre dernier article alors que nous étions à quelques heures de quitter l’île de Sulawesi, depuis Makassar. Voici donc 10 jours que nous avons mis les pieds sur Flores : le temps jusqu’ici de nous régaler des fonds marins, goûter aux joies de l’administration pour renouveler notre visa, et d’appréhender les premières terres volcaniques (nous avions éludé les volcans au Nord de Sulawesi).


De Makassar à Maumere par la mer

La question « comment aller de Makassar à Maumere » nous a occupé l’esprit quelques temps : pas d’avion direct depuis que la compagnie Merpati a fermé boutique, donc escale obligatoire par Denpasar (à Bali) ou Kupang (au Timor Ouest). Et qui dit escale dit billet d’avion deux fois plus cher.

Nous nous sommes donc rabattus sur la deuxième solution, plus contraignante en terme de temps (ça tombe bien on en a !) : le bateau. La compagnie Pelni (www.pelni.co.id) opère beaucoup de liaisons entre les différentes îles indonésiennes. Deux fois par mois, le KM Umsini passe par Makassar, en provenance de Surabaya, et part vers le Sud : Maumere, Larantuka et Kupang. Un autre bateau relie aussi Makassar à Maumere à une semaine d’intervalle. En gros, il ne faut pas rater le bateau, sous peine de devoir attendre plusieurs jours à Makassar, ville qui ne nous a pas vraiment charmé mais on est pas non plus resté suffisamment longtemps pour découvrir ses alentours.

Par sécurité, nous avons acheté nos tickets de bateau 3 jours avant, à Rantepao (des agences de voyage vendent des tickets Pelni dans à peu prés toutes les villes). Le choix a été facile : il n’y a plus qu’une seule classe dans le bateau, et un tarif unique donc : 200 000Rp +/- la commission que prend l’agence de voyage, si ce n’est pas une agence Pelni. Des numéros de couchettes nous sont attribués un peu au hasard, à vrai dire on ne s’en soucie pas trop, on s’attend déjà à un rude trajet.

Arrivés donc le mardi 1er septembre à Makassar (cf article précédent), nous étions dans les temps pour prendre le ferry, le mercredi 2, à … 3h du matin … Voilà le hic du bateau : des horaires à la noix.

Alors que nous quittons notre hôtel vers 1h du matin, nous remontons la rue Jalan Nusantura jusqu’au port des ferrys. Surnommée Vagina Street, cette rue, plutôt morte le jour, est un enchevêtrement de bars – karaoké la nuit, devant lesquelles attendent des femmes légèrement vêtues. Mais bon, pas d’insécurité à l’horizon, nous nous contentons de poursuivre notre chemin.

Arrivés au port (Pelabuhan ferry), on prend conscience de l’énormité du bateau : ce n’est plus la grande barque de pêcheur, mais plutôt le Titanic ! Gigantesque, vraiment. L’entrée sur le bateau est filtrée, les personnes pouvant monter petits groupes par petits groupes. Cela dit en passant, on n’a pas vu de comptoir de vente à proximité du bateau, c’est donc sûrement mieux d’acheter ses billets au bureau Pelni à quelques centaines de mètres de là.

Une fois à bord, on entreprend de rejoindre nos couchettes, d’après les numéros de nos billets. Nous sommes interceptés par un matelot qui nous fait comprendre qu’on ne doit pas en tenir compte, et qui nous installe dans une cabine pour 4, au 6ème étage, et dont nous serons les seuls occupants. Certes pas de fenêtre, mais au moins un peu de tranquillité, pour les 21h de bateau qui s’annoncent.


Ce bateau exprime une certaine nostalgie : on sent qu’il a été au top dans le passé, mais qu’un manque d’entretien (et de ménage) se fait clairement ressentir. Les toilettes de la cabine sont condamnées (et une odeur pas géniale flotte lorsque l’on passe devant), les caches-ampoules n’existent plus, la moquette est dans un sal état. De l’eau fuit dans les toilettes communes, … Bref, tout ça est vraiment dommage, mais bon de toute façon ici les gens ne prennent généralement pas très soin des choses (les passagers indonésiens se conduisent pour la plupart assez salement), et un manque de moyen doit aussi expliquer le pourquoi du comment.
Gros avantage : il y a des prises électriques dans chaque cabine, et même dans les dortoirs inférieurs. Au final, nous ne serons presque que 4 touristes à notre étage.


Pour la nourriture, c’est bien de prévoir ses propres provisions. Des repas sont servis gratuitement deux ou trois fois pas jour (riz et poisson en portion minime, un appel est ensuite lancé pour le rab’). On peut quant même acheter de la nourriture soit à la cafétéria, soit aux vendeurs qui passent dans les couloirs. De notre côté, on s’est blindé de biscuits et avons pris un gros repas à emporter dans le restaurant où nous avons mangé la veille au soir.

Bon, on n’a pas trop été mêlé à la vie à bord pendant toute notre traversée, souvent dans la cabine à lire ou regarder des films. Par contre, la vie du bateau s’est parfois invitée parmi nous, via le son des haut-parleurs, notamment ceux de la mosquée : et oui, une mosquée à bord, et les chants qui vont avec dès le petit matin !!

Pour ceux qui le veulent, il y a aussi des douches à bord, ainsi qu’un théâtre / salle de concert : Nico s’est fait recaler car il était en short …

Partis avec une heure de retard, nous arrivons avec 2h de retard, soit 00h30 au lieu de 22h30. C’est le gros bordel pour sortir du bateau : des porteurs courent dans tous les sens pour trouver des clients et décharger au plus vite les affaires en poussant littéralement tout le monde.

Ça y est, nous sommes à Flores, notre troisième grande île indonésienne.
Allez, y’a plus qu’à chercher où dormir en pleine nuit ! Sur le quai, les rabatteurs proposent services de taxi dans les alentours, et aussi bien au-delà, notamment jusque la ville de Moni (pour ceux qui voudrait d’emblée se faire le lever du soleil sur le volcan Kelimutu au sortir du bateau).
Pour nous, ce sera la marche à pied. Les hôtels à proximité du port était tous pleins, pour d’autres il n’y avait pas de réceptionniste, nous avons dû pousser jusqu’au centre-ville (20 bonnes minutes de marche), et avons trouvé une chambre au Gardena Hotel (100 000Rp sans clim, 150 000Rp avec – pdj inclus). Le gars de l’hôtel commence déjà à vouloir nous vendre des excursions pour le lendemain, c’est pas comme si on avait juste tous envie d’aller se coucher (y-compris lui je pense). Bref, douche rapide, et nous tombons dans les bras de morphée.

Le Lena House : voici l’endroit où l’on s’est senti dans nos petits souliers pendant presqu’une semaine. On y revient.

Jeudi matin, on ne tarde pas trop après notre réveil pour quitter l’hôtel. Notre première préoccupation ici, c’est de reconduire notre visa pour 30 jours : nous avons un visa social de 60 jours, renouvelable 4 fois 30 jours, à condition d’avoir un sponsor local, en gros un garant. Le gars du Gardena Hotel s’est proposé (à quel prix, on ne sait pas), mais on a gentiment décliné, car aucune envie de rester dans son établissement plusieurs jours (c’est pas sal mais c’est pas entretenu).

On prend un bemo (mini-van, 5 000Rp) jusqu’au bureau de l’immigration, à quelques pas de l’aéroport.

Renouveler son visa social à Maumere

Le bureau de l’immigration est ouvert du lundi au vendredi, de 8h à 16h. Il y a un bureau dédié aux étrangers, et on y parle à peu prés anglais.
Les documents à fournir : photocopie du passeport (page avec la photo, page avec le visa d’origine, page avec le tampon d’entrée), photocopie de la pièce d’identité du sponsor, attestation de séjour signée par l’établissement d’accueil (ils fournissent un formulaire à remplir après demande) et qui doit leur être remis par quelqu’un de ce même établissement, lettre de garantie du sponsor et lettre d’invitation du sponsor (pas de modèle donné pour ces deux là, mais ils nous ont laissé prendre en photo des lettres remises pas d’autres touristes …).

Notre sponsor, nous l’avons trouvé au Lena House, petit resort pas cher au km 28 sur la route entre Maumere et Larantuka. Son proprio, Didakus, a accepté de nous sponsoriser sans aucune contrepartie (mais on est resté dans son hôtel pendant 6 nuits et avons pas mal fréquenté son resto).

Délais : trois jours ouvrés. Un jour pour venir remettre les documents et remplir un formulaire donné sur place. Le jour suivant, prise des photos et des empreintes (on aurait pu récupérer le visa dans l’après-midi, mais on n’avait pas envie d’attendre 4h sur place). Troisième jour au matin (ou n’importe quand dans la journée), on récupère nos passeports avec un nouveau tampon. Le bureau ne disposant pas de photocopieuses, on doit aller faire nous-mêmes des photocopies du nouveau tampon et leur ramener (on peut fait ça dans la rue). Ca a pris un peu de temps pour nous car le gars était entrain de finir une partie de jeu vidéo sur son ordi (tout le monde voyait l’écran de son PC, mais ça ne le dérangeait pas du tout.

Le personnel est globalement sympathique. Ils peuvent même vous trouver un sponsor payant (dans les 350 000Rp) si vous n’en avez pas, ce qui est plutôt pas mal.

Le coût de tout ça : 355 000Rp par passeport, et plusieurs aller-retour.

Profiter des journées au Lena House et chez Happy Dive

Nous sommes arrivés au Lena House le mercredi 3 en début d’après-midi, après une grosse heure à bord d’un bemo (bleu foncé, 10 000Rp) qui, pour ne pas déroger à la règle du coin, fait aussi office de discothèque ambulante : basses à fond (et pas des petites), aigus stridents, les oreilles sensibles apprécieront d’avoir des boules Quies à porter de main !

Le Lena House, trois bungalows en bambou autour d’un restaurant, dispose d’une annexe à 15 minutes à pied par la plage ou la route, le Lena 2, bien plus tranquille (pas de villageois autour, ni de coqs). Nous avons donc pris place au Lena 2 (155 000Rp la double avec pdj) et on a y passé 6 jours agréables : rencontres le soir au restaurant (pas cher d’ailleurs et bon, mais pas toujours beaucoup de choix), possibilité de louer un scooter (75 000Rp) pour partir visiter les alentours (où se rendre au bureau de l’immigration plus vite qu’en bemo), et aussi proximité du centre de plongée Happy Dive, à 15 minutes à pied.
Le Lena 2

Le restaurant
Nous avons plongé à 6 reprises en compagnie d’Ankermi, propriétaire du Happy Dive, et de l'hôtel qui porte son nom, très tranquille.

Ankermi
Deux fois, nous avons fait une sortie bateau avec deux plongées chaque fois : coraux encore jamais vu jusqu’alors, de magnifiques couleurs, nudibranches qui nous étaient inconnus, des crevettes minuscules, une vie marine normale. Entre les deux plongées, arrêt sur une Pulau Besar, le long d’une bande de sable blanc de rêve. Encas de beignets, repas sur le chemin du retour, franchement rien à redire. Ankermi recherche tout ce qu’il peut sous l’eau et prend vraiment son temps. A la fin de la plongée, il remonte avant tout le monde et nous laisse profiter des dernières minutes en solo.




On a particulièrement aimé les sites suivants : Channel, au large de Pulau Besar (Snappers, thons, poissons globes, homards, balistes, ribbon eel, petites crevettes et nudibranches) et Crack, lieu de la faille créée par le tremblement de terre en 1992, à côté de Pulau Babi (Pigmy seahorse, seiche, murène, crabes orang-outans à foison, ghost pipefish, …).
Little O, le long de la côte, et Fish Soup (beaux coraux à la remontée) nous ont paru moins 
intéressants.

Nous avons aussi plongée sur l’épave d’un bateau d’approvisionnement japonais datant de la seconde guerre mondiale, tout proche de la plage devant le Happy Dive : visibilité ultra-réduite quand on y était, mais une macro-vie assez folle et plein de poissons lion.
Nous avons fini en beauté par une expérience nouvelle pour nous : la Muck Dive. Ici, pas question d’admirer les coraux (y’en a très peu) mais plutôt d’aller chercher les petits animaux marins vivant dans le sable vaseux et les algues (certains animaux ne sont présents que dans ce type de milieu) : foison de nudibranches plus beaux les uns que les autres (certains ultra mini), notamment, et notre poisson grenouille, jaune pétant !!! Voici quelques photos récupérées sur Internet.

Poisson grenouille
Ribbon eel
Cleaner shrimp
Nudibranche (ainsi que les photos suivantes)


Pigmy seahorse
L’hôtel d’Ankermi, bien qu’un peu cher pour notre budget pour l’hébergement (dans les 350 000Rp), est un bon endroit où prendre l’apéro (mention spéciale au Arak cocktail, version du mojito à l’alcool de palme), et enchaîner sur un bon poisson grillé (dans les 45 000Rp, à commander 2h avant).



Nous repartons de Maumere, à bord une fois de plus d’un bemo que nous attrapons le long de la route (fréquents) le mercredi 9, faisons un saut au bureau de l’immigration pour récupérer nos passeports, et enchaînons sur notre prochaine étape : Moni.

1 commentaire:

  1. C'est magnifique. .
    Rien à dire, je reste sans voix devant ces photos.
    Gros bisous

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