Dimanche 19 octobre, nous avons embarqué à 9h avec nos deux compagnons français rencontrés la veille (Julien et Lisa) à bord du mini-van russe qui va nous balader à travers la steppe mongole et le désert de Gobi durant 9 jours.
Notre guide Orkhon et le chauffeur Khambara (on l'a surnommé Pumba pendant tous le voyage, c'était plus simple) ont été l'une des clés de la réussite de cette excursion.
Itinéraire de notre périple
Notre itinéraire en rouge |
Jour 1 : 6h de route dans la steppe et balade au coucher du soleil dans une petite montagne - nuit en yourte avec la famille de nomades
Le vent souffle pas mal dans ces immenses plaines.
Déjeuner en compagnie d'un autre groupe croisé en chemin |
Petite parenthèse déjeuner : tous les midis, nous mangeons en chemin. Orkhon (notre guide) prépare à l'arrière du mini-van la tambouille : soupe, pâtes, riz, accompagnés de poivrons, oignons et pommes de terre. Elle a emmené tout son équipement de cuisinière : réchaud, grosse marmite, assiettes, couverts, thermo pour le thé.
Et on n'a pas cessé de se régaler tout au long du voyage.
Ici, les chevaux (ainsi que les chèvres, moutons, vaches, et chameaux plus dans le Sud) voguent librement. |
Nico, le grimpeur |
Jour 2 : le matin, aide aux nomades dans la gestion du troupeau, et nous continuons notre descente vers le désert, nous arrêtant à deux reprises pour une balade et la découverte des ruines d'un ancien temple bouddhique - nuit en yourte avec la famille de nomades
A bord du mini-van, Orkhon notre guide A droite, Julien et Lisa |
La yourte où nous avons passé la nuit |
Les veaux !!!! (Certains comprendront l'allusion) |
Notre grand moment de la journée a été la course au mouton et à la chèvre du matin. Le but était de séparer les chèvres des moutons et des bébés, pour qu'elles puissent être offertes au gros bouc ...
Toutes les chèvres sont donc attrapées et maintenues par une corde, avant d'être ensuite relâchées une fois que le reste du troupeau a été éloigné.
Identifiez la chèvre agressive !!! |
Durant cette matinée, Julien a fait preuve d'une grande endurance et dextérité en réussissant à attraper une chèvre récalcitrante qui voulait rejoindre le reste du troupeau.
La chèvre et lui ont été ramenés en moto :-)
Petite balade de l'après-midi.En contre-bas, le temple détruit du temps du communisme.
Notre logement du soir |
En général, lorsqu'il y a deux yourtes l'une à côté de l'autre, c'est que l'une est utilisée par la famille de nomades, et l'autre est réservée aux invités.
Comme des touristes occupaient déjà la yourte "invités", nous avons dormi avec la famille.
Dormir avec la famille signifie : par terre, à six + le couple nomade dans un mini lit, sur des tapis de sol, emmitouflés dans des duvets.
Conclusion : la promiscuité est de mise !!
Les yourtes sont chauffées grâce à un poêle central, alimenté soit par de la bouse de vache, soit par du bois (mais ça c'est dans le sud car au milieu de la steppe, il n'y a pas de bois).
Heureusement, la bouse dégage plutôt une bonne odeur.
Jour 3 : la steppe continue de défiler sous nos yeux. En fin d'après-midi, nous atteignons la white stupa, aux allures lunaires - nuit dans une yourte pour invités à quatre
Nous arrivons dans le Gobi, qui désigne en mongol un territoire semi-aride.
Les herbes se font de moins en moins haute, et le temps commence à se réchauffer.
Nous atteignons dans l'après-midi un endroit assez magique, que notre guide désigne la "White stupa".
Ici, le cuivre présent dans la terre donne une couleur rouge / orangée à certaines parties du sol, contrastant avec le blanc du reste de la roche.
Petits jeux de "qui sautera le plus haut", et surtout "qui sautera en même temps que les autres" (Lucie est mal barrée...)
Le soir venu, Orkhon nous prépare un festin : la pâte entourant ces sortes de wraps est faite maison, de farine et de lait.
Cette même pâte sert notamment à faire des spaghettis maison !
Pour cette troisième nuit, nous avons une yourte pour nous quatre, avec un lit une place à partager à deux.Autant dire que la nuit va être horrible !!!
Jour 4 : les hautes herbes se font de plus en plus rares, nous atteignons le Gobi. En chemin, belle promenade dans la Vallée des aigles - nuit en yourte avec la famille de nomades
Le soleil est encore parmi nous en cette belle matinée |
Nous prenons la direction de la vallée des aigles.
Une fois encore, le paysage est surprenant. On peut rouler pendant des kilomètres sur des surfaces plates, et d'un coup, on arrive sur des terrains montagneux.
Une petite grimpette avant de déjeuner, histoire de se réchauffer pendant que Orkhon prépare le repas.
Nous entrons dans un parc naturel protégé, pour arriver peu à peu en contrebas des montagnes, où nous devons continuer le chemin à pied.
Une trouvaille locale |
Une marmotte, au milieu de dizaines d'autres que l'on voit courir et se cacher dans leurs terriers. Il parait que la viande de marmotte est très bonne ... mais on n'a pas eu l'occasion d'en goûter. |
Nous apercevons finalement les fameux aigles au-dessus de nos têtes.
Jour 5 : arrivée aux dunes de sables et surtout escalade d'une dune le midi, puis contournement de la dune en mini-van - nuit en yourte avec la famille de nomades
Petit point hygiène : le brossage de dents se fait quotidiennement au milieu de la nature, tout comme les pipis et le reste ...
Biensûr, cela fait maintenant 5 jours que nous n'avons pas pris de douche. Heureusement, nous avons quelques lingettes pour essayer de rester ... frais :-)
Une photo assez unique, car nous n'avons pas souvent osé demander la permission de prendre des photos de nos hôtes (les Mongols peuvent considérer les photos comme un vol d'une partie de leur durée de vie).
Cette famille a été fantastique avec nous, allant même jusqu'à quitter la yourte pour la nuit et aller dormir ailleurs pour que nous ayons un meilleur confort.
On remarquera en arrière plan de la yourte un panneau solaire et une parabole, car ils n'ont peut-être pas de toilettes ni de douche, mais ils ont la télé (plus de 50 chaînes svp) ainsi que la lumière grâce à une grosse batterie (de voiture) présente dans la yourte et rechargée grâce au panneau solaire.
Ils ont aussi le téléphone fixe (et parfois un portable), ce qui transforme une bonne partie des soirées en rendez-vous téléphoniques !
Nous avons eu la chance d'apercevoir un bouc sauvage, courant à toute vitesse à travers la pleine (oui oui, il a les fesses blanches !)
A 12h30, nous entamons la montée (interminable) vers le sommet d'une dune de sable. Passage obligé d'une balade dans le désert de Gobi, ces dunes ne sont pas représentatives de ce désert puisqu'elles ne s'étendent que sur une très faible partie du sud de la Mongolie.
Il nous aura fallu environ 1h (un peu moins pour Nico, le grand champion du jour) pour venir à bout des 300m de cette dune. Le souffle et les jambes ont souffert !!!
Mais une fois en haut, on est fiers de nous ;-)
Le record pour arriver au sommet (dixit Orkhon) est de 20 minutes ...
Vue du haut de la dune |
Heureusement, une fois revenus en bas, un bon repas nous attend.
Nous repartons gaiement à bord du mini-van...
Jusqu'au moment du drame !!!
Nous nous enlisons dans le sable.
On a beau pousser, rien à faire, il n'y a plus qu'à creuser un peu.
Sauf que pour les Mongols, creuser un peu signifie creuser 1m, ce qui enfonce encore plus le véhicule ...
Après environ 40 minutes d'effort acharné, nous réussissons enfin à sortir de là. Et heureusement, car ici pas de réseau, et encore moins de circulation ... On a eu chaud !
Orkhon, notre guide, et "Pumba" le chauffeur |
Arrivée chez nos hôtes, chez qui nous allons rester deux nuits. En guise de bienvenue, nous avons le droit à la cérémonie habituelle du thé ... soit du lait d'animal (soit vache, soit chèvre, soit chamelle, soit jument), mélangé à du thé vert, auquel on rajoute un peu de sel. Le thé est accompagné de petits gâteaux faits maison (ou non selon les familles). Bien évidemment, il est mal vu de refuser, même si à la fin du parcours les filles ont fini par le faire n'en pouvant plus.
En autres dégustations laiteuses, nous avons eu le droit au très dégueulasse fromage d'on ne sait quoi laissé à l'air libre et fermenté pendant peut-être un an (on pense moins mais c'était vraiment impossible à manger), ainsi qu'au yaourt, c'est-à-dire un truc liquide un peu épais au goût de fromage, que tout le monde se partage dans la même tasse.
Moins commun, nous avons chez notre hôte de ce jour eu le droit de sniffer une sorte de poudre qui nous a fait éternuer. Les Mongols étaient morts de rire (en fait on croit qu'ils nous ont fait une farce !).
Le bébé chameau qui change de pelage ... une découverte |
Le soir venu, nous avons enfin eu la chance de déguster le fameux Horhog, barbecue mongol.
Le principe : de la viande (ici de chèvre, achetée au marché de la ville l'avant-veille), trempée dans un peu d'eau avec des oignons et des pommes de terre, cuite grâce à des pierres bouillantes mises au préalables à chauffer dans le feu. Le plat est ensuite recouvert et mis sur le poêle.
Après 45 minutes de cuisson, en sort une viande ultra tendre, un vrai régal ...
Bon c'est sûr, ça enfume un peu la yourte |
Cette nuit-là, nous dormirons dans cette même yourte (on pense que l'on a dû sentir le mouton et la biquette pendant tout le voyage), alors que les occupants s'installeront dans une yourte annexe (on les soupçonne d'avoir passer la nuit à picoler).
Jour 6 : pas de voiture, mais une balade en chameau d'1h30 le matin. Repos l'après-midi - nuit dans une yourte pour invités à quatre
Nous avons bien fait nos touristes en cette matinée, avec cette balade à dos de chameaux, au milieu de nulle part et accompagnés de notre hôte de la nuit (chez qui nous resterons aussi ce soir-là).
Celui de Nico ne pensait qu'à manger et se détournait vers chaque buisson qu'il pouvait trouver en chemin :-)
Les cordes des chameaux sont maintenues par une sorte de bout de bois qu'ils ont sous le nez ... on les plaint un peu, ça ne doit pas être très agréable.
Après-midi libre à la yourte, pause lecture pour Lucie |
Le chien est un animal essentiel pour les nomades, car il protège les troupeaux des prédateurs la nuit.
On en trouve entre deux et quatre par famille. Ils ne rentrent jamais dans la yourte : ici, les chiens ne sont pas considérés comme des animaux domestiques à câliner, mais vraiment comme un outil essentiel au bon fonctionnement de la vie quotidienne.
Ils nous auront fait quelques frayeurs parfois la nuit lorsque l'on devait aller "voir les chevaux" (expression pour dire aller aux toilettes dans la nature) et qu'ils nous couraient dessus ...
Le "domaine" des nomades |
Jour 7 : c'est parti pour la remontée vers UB, en chemin arrêt douche. A la tombée de la nuit, balade, dans les falaises rouges - nuit dans une yourte pour invités à quatre
Et oui, consécration de cette journée : une douche ! On s'est rendu pour cela dans une petite ville (nous avons fait des arrêts fréquents dans ce genre de grand village tous les deux ou trois jours pour se ravitailler en nourriture et boissons), et avons mis les pieds dans les douches publiques. En gros, un petite maison dans la ville qui propose trois ou quatre douches individuelles pour 3000 MNT (soit 1,4€). Nous en sommes ressortis revigorés !
Nous avons ensuite tracé la route jusqu'aux falaises rouges. C'est ici qu'ont été retrouvés dans les années 1920 des os de dinosaures, que l'on peut admirer aujourd'hui dans différents musées du monde. Depuis cet été, l'ensemble des os découverts en Mongolie et envoyés par la suite aux Etats-Unis devraient être rendus à leur pays d'origine.
Tentative de YMCA |
Jour 8 : voiture, voiture, voiture - nuit en yourte avec la famille de nomades
Cette journée a été ... affreusement longue. On s'est pris 8h de mini-van, et on était au bout du rouleau en arrivant le soir.
Heureusement, cette petite biquette née la veille et protégée à l'intérieur de la yourte nous a redonné le sourire !
Les toilettes, quant il y en a dans les camps de nomades, ressemblent à ça : quatre planches, un trou, et un tas de merde au fond. Sans parler des odeurs ...
On préférait donc dans tous les cas aller dans la nature !
Notre dernière yourte, et pas n'importe laquelle ! Une double yourte, avec cuisine séparée :-)
On y a mangé comme des rois, invités par les nomades à partager la chèvre bouillie, couper entière devant nous 2h avant ; un délice.
Jour 9 : Arrêt dans la montagne sacrée, et arrivée à UB en fin de journée
Le lendemain matin, Nico dit aurevoir à son amie la chèvre. C'est (on suppose) la maman du bébé de la veille, car elle ne part pas avec le troupeau le matin mais reste sans cesse prés de la yourte, pour nourrir le petit.
Dans la matinée, nous arrivons à la montagne sacrée. Dans nombreux lieux bouddhistes, nous retrouvons des rubans de plusieurs couleurs :
Bleu pour le ciel
Jaune pour la terre
Vert pour l'eau
Rouge pour le feu
Blanc pour le vent
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de notre chauffeur : en cadeau, nous faisons avec les moyens du bord, soit un Snickers, et lui chantons Joyeux Anniversaire en français.
A 17h, nous arrivons enfin à UB. Après un au revoir très chaleureux avec tout ce beau monde qui nous a accompagné pendant 9 jours, nous retournons à la Khongor Guest House, l'auberge où nous avions séjourné avant l'excursion. Nous rêvons d'une bonne douche, de toilettes où l'on puisse s'asseoir, et surtout d'un vrai lit !!!
Bon, au final nous aurons une mini chambre qui sent un peu l'humidité, mais c'est pas grave, on prend quant même (non sans être passé au préalable par quelques minutes où Lucie a râlé !).
Le soir, nous pouvons enfin manger autre chose que du mouton !
On s'achète un bon poulet rôti, avec des courgettes (on est en manque de légumes). Une bonne bière pour accompagner le tout (c'est quant même plus sympa que du lait de chèvre).
Lucie fait un craquage sur le Nesquick (à 3€ la mini mini boîte), un bon lait pasteurisé - choco demain matin fera du bien.
Nous retrouverons nos amis Julien et Lisa ce mardi soir pour un resto.
Petit guide de la vie dans la yourte
Entrer dans la yourte : on rentre avec le pied droit, signe de bonjour aux hôtes. Rentrer par le pied gauche signifie que les habitants de la yourte vous doivent de l'argent. Attention à ne pas marcher sur la marche à l'entrée de la yourte, cela signifie que l'on veut du mal aux habitants.
Dans la yourte : au fond de la yourte se situe une sorte d'autel avec des gravures bouddhiques (pour les croyants), ou des photos du dalaï-lama ou des défunts de la famille s'il y a eu des morts récentes. Il ne faut surtout pas poser ses chaussures devant cet autel. Lorsque l'on est assis sur le sol, les pieds ne doivent pas être dirigés vers l'autel.
La position accroupie n'est pas acceptée de manière générale, car c'est la façon dont se tiennent les chiens. Il faut donc se mettre par exemple à genoux, ou en tailleur, ou s'asseoir sur les mini tabourets.
Au milieu de la yourte, deux poteaux en bois soutiennent l'ensemble et encadrent le poêle. Il ne faut jamais passer entre les poteaux (qui représentent l'homme et la femme du couple), mais les contourner. Passer au milieu des poteaux signifie que l'on veut du mal au couple.
Lorsque l'on tient un bol, il ne faut jamais mettre un doigt en position de crochet sur le rebord du bol.
Les moments mémorables de cette excursion
Tout d'abord, avoir pu partager la vraie vie des nomades, qui nous ont toujours chaleureusement ouvert leur porte. L'agence Golden Gobi nous avait vanté l'authenticité de ces excursions, et sur ce point nous n'avons absolument pas été déçus, au contraire.
Les étendues gigantesques, loin de tout, au milieu desquels vivent en bonne cohésion animaux et hommes.
Les longues parties de Uno, chaque soir, avec nos compagnons de route Lisa et Julien, ainsi que nos grands fous-rires.
Les cahotis, voir les énormes soubresauts à bord du mini-van, et les nuits dormir à même le sol, emmêlés dans nos duvets ... nos dos s'en rappellent encore !
Bref, un excellent voyage, mais nous sommes bien heureux de revenir à notre normalité en ville.
Pour les jours à venir
Notre objectif en cette fin de lundi : faire une machine (on n'a plus rien à se mettre), dormir, sentir bon. Chose faite ce mardi !
Attendre mercredi pour récupérer nos passeports à l'ambassade de Chine et ainsi pouvoir voler vers de nouveaux horizons.
Attendre mercredi pour récupérer nos passeports à l'ambassade de Chine et ainsi pouvoir voler vers de nouveaux horizons.
L'ambassade est ouverte mercredi de 16h à 17h pour le retrait des visas. On veut donc y arriver dans les premiers pour filer rapidement et choper le train pour la frontière chinoise ce même mercredi soir à 17h20. A ce stade, pas sûr qu'il reste encore des billets pour le train, on croise les doigts, sinon on partira avec un peu de chance le lendemain.
Pour rejoindre Pékin, nous misons donc sur ce train de nuit, puis un bus côté chinois qui nous amènera à destination à 2h du matin le vendredi si tout va bien !
On vous tient vite au courant !
Un vrai régal...
RépondreSupprimerUne grosse envie d'être là bas avec vous...
ça m'a fait penser à l'émission "En terre inconnue"
De gros bisous...
Énorme ! Je vais tout lire, la j'ai survolé.... Mais ça fait tellement envie ! Bises les loulous vous nous manquez !
RépondreSupprimerCe dut être une belle plongée dans un paysage fabuleux, et dans une culture dépaysante. C'est très intéressant de lire les petits détails que vous glissez sur les croyances et les pratiques locales.
RépondreSupprimerLes paysages ont parfois des petites ressemblances avec les canyons argentins - comme beaucoup de lieux montagneux et arides dans le monde après tout. Mais avec en lieu et places des lamas une belle troupe de chameaux, et avouons-le, ceux-ci ne manquent pas non plus de swag ! Mention spéciale pour l'image où vous les tenez alignés face au photographe, on eut dit une armée de camélidés prête à se lancer à l'assaut d'une place forte ^.^
Bonne continuation en tout cas !
Richard