mardi 14 octobre 2014

Jour 25 et 26 : de Ulan-Ude à Ulaanbaatar, bye bye Russie, hello Mongolie (13 et 14/10)



Hier, lundi matin, nous nous sommes levés à l'aube pour prendre le bus qui va nous amener en Mongolie.

Options pour rejoindre la Mongolie : 

  1. Prendre le Transsibérien, qui se transforme pour l'occasion en Transmongolien. Il met environ une trentaine d'heures selon les avis divers et variés reccueillis, notamment du fait d'un stop important au passage frontière. Le coût est a priori assez élevé.
  2. Prendre le bus direct entre les deux villes : beaucoup plus rapide (13h environ, dépend de la queue à la frontière), et moins cher : 1 300RUB par personne (soit environ 26€). Attention, notre hostel nous proposé de l'acheter pour nous, mais en se prenant une bonne com au passage (300 RUB par ticket).
  3. Prendre un mini-van jusque la ville frontière côté russe, puis traverser la frontière à bord d'un taxi (il y en a pas mal qui attendent sur place) car il est interdit de traverser la frontière à pied, puis prendre un taxi jusque Ulaanbaatar. Au final, le prix revient à peu prés au même que le bus direct. Les guest-house à Ulan-Ude (en tout cas la Ulan Ude travellers house où nous étions) fournissent des informations sur cette solution.
Le trajet en bus

Nous avons choisi pour notre part la solution 2.

Billet de bus
Le dimanche matin, nous nous sommes rendus à la gare routière (South bus station), et avons trouvé le guichet adéquat (il n'y en avait qu'un d'ouvert :-) ). La jeune femme du guichet ne parle pas anglais, mais on arrive vite à se comprendre, dès lors que nous lui indiquons la date souhaitée de notre départ (le lendemain). En 5 minutes, nous voici avec nos billets de bus en poche ! Apparemment, il faut parfois s'y prendre 48h à l'avance l'été car le bus est plus prisé. Mais dans notre cas, pas de problème, il restait même plein de places dans le bus.

Nous arrivons donc lundi matin à la gare routière à 7h10. Le bus est le seul grand bus, juste devant le bâtiment où nous avons acheté les billets la veille. Il décolle à 7h30 pile.
13h de bus nous attendent alors.
Dans le bus, principalement des locaux (Russes ou Mongoles, on ne sait plus trop car les russes de la région sont typés mongoles), un couple de belges non-francophones, et un couple de Roumains avec leur fille.

Milieu de matinée, premier stop pipi rapide au bord de la route : les WC sont des cabanons avec un trou creusé dans la terre, pas de chasse d'eau, et ça pue !

A 11h30, nous atteignons le premier poste frontière, russe. Une dizaine de km avant, le bus s'était fait arrêter sur la route et un policier était entré dans le bus pour un contrôle d'identité (mais bon il n'a même pas regardé si nous avions un visa ...). Arrivé au poste frontière, nous descendons tous du bus au bout de 15 minutes et récupérons les bagages. Avant cela, le chauffeur a été amené la liste des passagers aux douaniers.

Une fois descendus, on attend 15 minutes dans le bâtiment le temps qu'ils ouvrent les bureaux (c'est pas comme si le bus passait tous les jours à la même heure ...).
Et là, nous passons en file indienne, d'abord un scanner qui scrute les bagages (un mini-chien vient les renifler quand il y a un doute) et où une jeune femme nous demande avec le sourire si nous ne transportons rien qu'il nous faudrait déclarer (bien évidemment, on répond non). Puis un guichet où les pièces d'identité sont contrôlées : environ 3 minutes par personne non locale, ils scrutent bien notre visage puis nous octroie le tampon de sortie après avoir récupéré le papier remis par la douane à l'arrivée en Russie (a bien conservé donc). A aucun moment on ne nous demande notre certificat d'enregistrement auprès de l'immigration russe, soit-disant obligatoire. Pour rappel, nous l'avions fait faire à Irkutsk par l'hôtel. 
Pour le Belge, ça a duré un peu plus longtemps : son papier remis à l'arrivée ne convainquait pas la douanière. Mais c'est bon, ils l'ont laissé sortir !
Au final, ils sont plus méticuleux à la sortie qu'à l'entrée.
Une fois cela fait, on attend tous 20 minutes dans une pièce où il ne se passe rien, puis remontons dans le bus...

...pour en redescendre 2 minutes après, afin de passer le poste frontière mongole. Durant ces deux minutes, nous remplissons deux papiers remis par le chauffeur du bus : un pour l'immigration, et le second pour déclarer ce qu'il faudrait déclarer (mais on ne sait pas quoi). Le premier papier sera conservé par la douane, le second sera juste tamponné et devra être conservé jusque la sortie du pays.
Sur les deux papiers, ils demandent une adresse en Mongolie; on n'a rien mis et ça n'a choqué personne.

Rebelotte : on prend nos bagages avec nous et débarquons dans un nouveau bâtiment. Et là, c'est déjà beaucoup plus le bordel, et les gens sourient !!!!
Une dame vient nous remettre un nouveau papier à remplir : diagnostique sanitaire et de détection de l'Ebola ... Alors bien sûr, on déclare n'avoir aucun des symptômes listés sur la feuille. La femme vient récupérer le papier, on ne la reverra plus.

Cette fois-ci, on fait les choses en sens inverse : première étape par le guichet pour faire tamponner le passeport. Le douanier demande notre nom, où on va après. Quand on lui dit "en Chine", il nous dit "mais vous n'avez pas le visa". Bien vu ! On lui répond qu'on le demandera à Oulan Bator (nom francisé de Ulaanbaatar). Et ça lui convient.
Puis passage des bagages sous scanner, et le tout est bon.

Le drapeau mongole
Nous changeons nos Roubles restant en Tugrik mongoles. On n'a pas vu de distributeur au poste frontière mongole, mais on n'a pas vraiment cherché non plus. Il est important d'avoir des Tugrik dès le passage de la douane pour pouvoir manger un bout dans le resto dans lequel le bus s'arrête quelques mètres après le passage de la frontière.

Poste frontière mongole
Des agences de change se trouvent directement dans le poste frontière, avec des taux pas trop pénalisants. Une fois remontés dans le bus, des hommes montent également à bord quelques minutes pour proposer de faire du change (illégal). On ne sait pas quels sont leurs taux.

Le Bus
Il est 13h30, le passage des deux frontières aura donc duré 2h.

On s'arrête donc manger un bout rapide : on ne comprend bien sûr rien à la carte du resto (en russe et en mongole, mais surtout pas d'anglais). Mais on est satisfait de nos choix : deux bonnes assiettes + deux boissons pour 6€, ça va !
Les autres personnes du bus ont fini de manger en 15 minutes : en fait ils ne mangent pas, ils avalent. On percevra par la suite en discutant avec notre hôte du soir, étranger lui-même, que la majorité des Mongoles mangent pour se nourrir, et non pour le plaisir.

Et nous voilà repartis. 14h15, nous arriverons la nuit à 21h40 heure d'Ulan-Ude, soit 20h40 heure d'Ulaanbaatar.
En effet, on s'est rendu compte ce matin (mardi) seulement que l'on avait reculé d'1h pendant le voyage, alors que l'on est resté sur la même ligne verticale.

A la fin du trajet, on n'en peut plus. En approchant d'Ulaanbaatar, il n'y a plus de route goudronnée. Il fait nuit et on avance à deux à l'heure (comme toutes les autres voitures) dans des routes en terre défoncées.

On finit enfin par arriver ! Le bus dépose tout le monde à la gare routière d'Ulaanbaatar. Le couple de Roumains, avec qui l'on a un peu discuté durant la journée et qui connaît déjà un peu la ville nous aide à nous orienter à la sortie du bus.
Avis à ceux qui n'auraient pas de logement à leur arrivée en ville par le bus : une bonne dizaine de guest-house vous sautent dessus à la sortie du bus. Tous vous crient le prix de leur auberge, vous propose des tours et excursions, vous tendent des papiers et plans de la ville. C'est un peu oppressant, mais au moins les gens ne sont pas désagréables, ils font ça avec le sourire, et puis c'est leur façon de gagner de l'argent.

A 21h15, nous arrivons au State Department Store (sorte de galeries marchandes), sur la Peace Avenue, en plein centre-ville et à 25min à pied de la gare, où nous avons rdv avec Rafael, notre hôte pour la nuit. Il est mexicain et est à UB (c'est ainsi que nous désignerons Ulaanbaatar désormais, c'est plus court!) depuis 8 mois en tant que volontaire dans une association pour étudiants. Il donne des cours d'anglais au sein de l'association, en échange d'un hébergement et un peu d'argent de poche. Et il parle plutôt bien français, ce qui nous fait du bien :-)

Nous faisons quelques courses avec lui dans le supermarché de la galerie, puis prenons le chemin de son appart à 3 minutes de là.
Ca y est, on est arrivé, on largue les sacs.

Nous resterons chez Rafael et son coloc mongole (pas réussi à retenir son nom pour l'instant ...) pour 3 nuits. Notre couchage sera le canapé convertible et nos duvets. En se levant ce matin, Nico a fait péter un latte du canap' ... mais heureusement on a réussi à la remettre.

Premiers pas dans Ulaanbaatar (UB)

Aujourd'hui mardi, nous prenons d'assaut les rues de la ville, avec les bons conseils de Rafael : 
  • Les pickpockets font rage, mais ils ne sont pas violents. Leur technique : opérer en groupe, une partie du groupe se met devant vous genre normal pour vous faire ralentir le pas, pendant qu'un complice ouvre délicatement le sac à dos. Notre solution : on met un cadenas sur le petit sac à dos que l'on emmène avec nous pendant la journée pour protéger PC et appareil photo.
  • Si on veut prendre un taxi, il suffit de se mettre au bord de la route et de tendre la main : n'importe qui peut s'improviser taxi. C'est complètement légal. Quelques vrais taxis existent néanmoins. Le prix est de 800 MNT (Tugrik) par km. Apparemment, ça c'est le prix pour les locaux, pour les étrangers, ça tourne plutôt autour de 1 000 MNT.
  • Ne pas traverser la rue n'importe comment : ici, le piéton n'est jamais prioritaire. Les voitures se contentent de klaxonner mais sans ralentir, même lorsque l'on traverse sur un passage piétons.
  • Les Mongoles aiment bien beaucoup trop boire, et peuvent chercher la bagarre dans ces cas là. Si la bagarre éclate avec un étranger, c'est lui qui sera inquiété, et pas le Mongole. Consigne donc : rester éloigner des bars bas de gamme avec des gens trop alcoolisés.
  • Les hommes mongoles n'aiment pas que les femmes mongoles traînent avec des hommes étrangers. Nico ne pourra donc pas trop draguer ici ;-)
Une fois sortis de l'appart, nous allons acheter une carte SIM : on se rend chez UNITEL, en face du State Department Store. On ressort avec une puce pour 3 000 MNT (soit moins de 1,50€), qui contient une dizaine de minutes de communication.

Il ne fait pas trop trop froid, environ 4°C, mais quand le vent pointe son nez de temps à autre, on le sent !



Puis direction la gare, pour chopper des infos sur les trains pour Pékin pour début novembre.
Il y a un bureau d'information touristique à la gare, mais il est fermé. On finit par décrypter une affiche en russo-mongole et on comprend qu'un train direct pour Pékin part les jeudis et vendredis (à confirmer, c'est ce qu'on a compris). D'après différentes conversations sur des forums, ce train est cher.
Nous opterons donc pour un train local qui amène à la frontière sino-mongole, puis un bus qui amène à Pékin. Une vendeuse âgée au guichet (qui ne se trouve pas dans la gare mais dans un bâtiment à côté ...) nous a fait comprendre que le train local pour la frontière part tous les jours, à 17h20 sauf le vendredi à 16h30.
Mais bon on reviendra sur tous ces détails le moment venu, il nous faut déjà profiter à fond de la Mongolie.

Une fois sortis de la gare, nous trouvons à quelques mètres un resto chinois plein de monde : on s'y installe donc, et mangeons comme des rois. Les plats apportés sont immenses. Nous avons mangé pour 12€ à deux, et on nous a fait un doggy-bag pour ce soir. Tout le monde faisait ça dans le resto : commander plein de trucs, et repartir avec ses petites boîtes en plastique.

Nous repartons donc en direction cette fois du monastère bouddhiste Gandantegchenling. Et oui, ici, fini les églises, place aux moines et aux temples !

L'entrée du Monastère

Le monastère est constitué de 10 temples et bâtiments, dont l'Université Bouddhiste de Mongolie. Le principal temple contient une statue de bouddha haute de 26,5m, la plus grande a être contenue dans un temple. Ici, tout le monde vient faire sa prière. Mais avec nos têtes de bons européens, on se fait gentiment alpaguer par un moine qui nous fait payer l'entrée : 4 000 MNT chacun, soit moins de 2€.




Les bâtiments vieillissent assez mal, ce qui contraste avec les églises russes.
On apprend qu'en 1938, les communistes qui ont pris le pouvoir ont fait détruire ou fermer bon nombre de temples religieux (comme en Russie pour les églises). Notamment, le grand bouddha initial a été détruit, et reconstruit dans les années 90.

Le temple au grand Bouddha
Après cela, on se rend dans quelques guest-house de la ville pour se renseigner sur les prix : jeudi, nous quitterons Rafael qui doit accueillir d'autres touristes chez lui.
Et puis on se pose dans un resto pour boire une bière :-)

Premières impressions de la Mongolie : 
  • Les steppes, où les animaux (vaches, moutons et chevaux) vivent en totale liberté, sont sans fin : nous l'avons vu hier pendant notre trajet en bus. Des cavaliers ramènent le soir les troupeaux vers les enclos. Les grandes villes sont rares, et encore à l'état de développement. La Mongolie est le pays où la densité de population est la plus faible au monde (1,7 habitant au km2).
  • Nous nous sentons enfin vraiment arriver en Asie, telle qu'on l'entend par chez nous : les habitants sont vraiment typés, et on sent que l'on est pas d'ici (le doute pouvait encore planer en Russie). Les girls band sont présentes dans les clips vidéo, un peu comme au Japon même si moins excentriques.
  • UB est une ville extrêmement polluée : beaucoup de voitures, des bus aux gaz d'échappement plus que noirs. Un grand nuage de pollution.
  • Les gens sont globalement plus sympathiques qu'en Russie, en tout cas c'est ce que l'on ressent : ils sourient dans la rue, n'hésitent pas à aider.

D'ici jeudi soir, nous espérons pouvoir réunir les documents nécessaires pour demander le visa chinois (l'Ambassade est ouverte les lundis, mercredis et vendredis matin - on y fera un tour demain matin pour tenter de récupérer le formulaire de demande de visa et la liste des documents à fournir), et partir dès ce weekend faire un tour dans le désert de Gobi. Nous rencontrons demain un guide pour voir ce qu'il nous propose.

5 commentaires:

  1. D'autres coutumes, d'autres traditions...
    C'est toujours un plaisir de vous lire...
    Bisous

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  2. Je vous ai quitté quelques jours sans vous lire et voila que vous êtes en Mongolie...
    Je vois que vous en profitez pleinement, superbes les photos, les récits....
    Laisser vous tenter; on y va pour un Horhog et au gouter aïrag. Pour l'aïrag dites moi ce que vous en pensez
    Gros bisous

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  3. Quelle belle aventure....vous me tenez en haleine !
    J'ai l impression de faire partie du voyage avec ces magnifiques comptes rendus de journée :-) Continuez ! Pleins de bises et prenez soin de vous !

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  4. Ophé maman Jean Michel Max18 octobre 2014 à 09:05

    Bisous

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