Après un court séjour à Mandalay déjà haut en couleurs, nous commençons à nous enfoncer dans les terres birmanes, et à découvrir les joies des transports locaux ...
Pyin Oo Lwin,
ancienne ville d’été des Anglais
C’est à bord d’un pick-up bien local (croisement 82ème
et 28ème, 1 500K) que nous quittons la grande Mandalay en ce vendredi
15. Le principe du pick-up est simple : il ne part que quand le
chauffeur a décidé qu’il était suffisamment plein. En l’occurrence nous n’avons
pas longtemps à attendre, et très vite, nous roulons vers d’autres horizons. En
chemin, des gens montent, d’autres descendent. Certains préfèrent profiter du
voyage sur le toit … Assez vite, la
route commence à serpenter, la région est montagneuse. Nous croisons pas mal de
camions militaires verts, tous de facture chinoise, pollution maximale assurée
quand on voit la noirceur des gaz d’échappement. L’air se fait plus frais, et
c’est dans un climat tout à fait agréable que nous arrivons à destination,
déposés sur la route principale « Mandalay – Lashio ».
A l’entrée de Pyin Oo Lwin, nous voyons un énorme bâtiment
de formation militaire. Intéressant … Nous ne réfléchissons pas plus loin. Nous
but à présent est d’aller vers un hôtel. Le Ruby, plutôt vanté sur le Lonely,
semble convenable et c’est à pied, et en nous perdant en chemin comme à notre
habitude, que nous nous y rendons (on aurait mieux fait d’accepter le moto taxi
qui nous a abordé pour 500K chacun). Grâce à nos « Mingalaba, RubyHotel ? » (ie Bonjour, hôtel Ruby ?), on réussit à demander
notre chemin. La chambre à 25 000K nous convient (rabais de 5 000K accordé,
avec clim et eau chaude que nous n’avons eu qu’une fois pendant notre séjour –
le wifi ne fonctionne que par moment, relié au portable du proprio, mais quand
ça fonctionne c’est d’une super rapidité).
Nous testons le Family House, restaurant indien à deux pas
de là, et comprenons très vite que beaucoup de musulmans vivent ici, à leur
façon de s’habiller, ce que nous confirme les quelques mosquées que nous
verrons par la suite.
Nous arpentons les rues du centre-ville, puis nous en
éloignons un peu, toujours à pied, afin d’observer les anciens bâtiments
anglais. Du temps de la colonisation britannique, c’est ici que s’établissait
les villégiatures d’été, les colons fuyant la chaleur suffocante de
Mandalay. Quelques belles bâtissent
demeurent, ainsi que des églises, le tout en briques rouges.
Soudain, nous entendons des chants tous proches de nous,
accompagnés d’un pas de course, ou plutôt de nombreux pas de course. Vite, nous
regagnons la route, pour apercevoir des rangées de jeunes militaires en plein
footing, sur un rythme bien déterminé (y’a quand même quelques
traînes-savates). On s’ose à les filmer,
craignant une réaction négative de leur part, mais non, ils rigolent même.
Après de plus amples recherches, il semblerait que le régime ait établi des bases militaires dans les anciennes villes à forte empreinte
britannique pour montrer qui sont les chefs à présent !
Un petit tour par le marché, une fois encore plein de couleurs et de vie.
Des nonnes bouddhistes, tellement nombreuses dans ce pays |
C'est la saison des mangues ! |
Une bière bien fraîche chez La Yone (là encore que des
hommes) accompagnée d’un repas, et il est temps de regagner notre lit.
Samedi 16, nous nous réveillons sous la pluie. Ca va
passer, se dit-on … et bien pas avant 13h ! Nous regardons notre matinée
s’écouler depuis notre chambre d’hôtel, et la petite bouteille de vin local
bien fraîche que nous avions acheté la veille n’est qu’une faible consolation
(à 2000K, soit 2$, on ne pouvait pas en attendre trop !). Elle a le mérite
de nous ouvrir l’appétit, et nous partons nous enfiler un burger au Golden
Triangle Café.
Au choix pour l’après-midi : chopper deux motos-taxi
pour nous emmener aux chutes d’eau proches du village d’Anisakan, ou nous
promener dans le Jardin Botanique Kandawgyi, plus proche. Un jour entier nous
aurait permis de faire les deux, mais pour une demi-journée nous optons pour
les jardins. Première étape : négocier une calèche pour nous y emmener, on
conclut pour 2 500K.
Deuxième étape : arpenter ce grand espace de verdure
(5000K l’entrée). Peut-être est-ce parce que nous sommes le weekend, mais il y
a plein de mondes, des touristes asiatiques, aux habitants des alentours, en
passant par les moines et les nonnes. Ici, après les fleurs et les oiseaux, ce
sont les blancs qui sont pris en photo ;-)
L’ambiance est chaleureuse, un groupe de musique s’installe
sur une estrade et c’est tout le jardin qui résonne au rythme de leurs
chansons.
Troisième étape, après presque 2h, rejoindre le
centre-ville. Une première calèche nous propose 4000K, et nous refusons. Celui
qui nous avait emmené fait mine de nous ignorer. Le tuk-tuk collectif nous
demande 3000K… Mais quelle blague ! Finalement, un homme nous ramène tous
les deux sur sa moto pour 2000K. Cette journée verdure nous a requinqué. Et le
repas gargantuesque chez Krishna (indien biensûr) finit de nous achever
(l’attente fut longue, mais c’était drôle de manger au milieu du salon de ces
gens).
Rien ne vous surprend? |
Hsipaw :
premiers pas dans les villages de montagne
Dimanche, nous nous attaquons au train ! Et c’est peu
dire … Ici, il est bien plus lent que le bus, non pas parce qu’il s’arrête
partout, mais parce que les voix sont dans un état de vieillesse assez
dingue : pendant nos 7h de trajet, nous allons être balancés de gauche à
droite, puis rebondir de haut en bas, si ce n’est les deux en même temps.
Epique le trajet !
Mais bon, ça ne coûte rien : 2 750K la classe
supérieure (un siège inclinable et rembourré attitré), départ 8h22 (le guichet
des ventes ouvre à 7h30 – un seul train par jour). Le train part bien
évidemment avec un bon 40 minutes de retard. En plus des vendeurs qui passent
avec leurs paniers de boissons et nourriture sur la tête, des petits stands
s’installent dans les gares où nous nous arrêtons. Riz avec morceau de poulet
et quelques légumes, emballé dans une feuille d’arbre pour 1 000K, on se
croirait dans un autre temps sous tous les rapports.
En chemin, nous traversons les champs et voyons les paysans
à l’œuvre, beaucoup s’arrête pour regarder passer l’attraction de la journée.
Puis vient le fameux passage du viaduc de Gokteik, ce n’est
pas le moment de dérailler, et on le passe à l’extrême ralenti.
Arrivés à bon port à Hsipaw vers 16h, nous sautons dans un
tuk-tuk mis à disposition gratuitement par la Mr Charles Guesthouse. Nous n’avons
pas réservé, et ne partons pas à la recherche
poussée d’un logement car Nico ne se sent pas très bien. La guesthouse
de Mr Charles est celle que tous les guides mentionnent, et l’on n’y retrouve
que des blancs en voyage. L’endroit est sympathique, mais nous découvrirons par
la suite que la Lily Guesthouse, pour le même prix (à partir de 14$ la double)
aurait pu être plus à notre goût.
Chez Mr Charles, des guides pour les treks viennent répondre
aux questions des voyageurs tous les soirs de 16h à 18h. Nous nous laissons le
temps de la réflexion sur le type de balade à travers champs que nous
souhaitons effectuer.
Lundi 18, malgré la pluie qui s’acharne encore en cette
matinée, nous partons à vélo faire le tour de la ville et alentours proches (2
000K la journée, dans un resto sur la grande route à côté de chez Mr Charles).
Nous nous perdons dans des rizières, les habitants nous regardent évoluer dans
la boue avec nos bicyclettes en rigolant, eux abrités dans leurs maisons ou
sous les abris construits dans les champs, et finissent par nous indiquer
comment sortir de là.
Nous cherchons plusieurs fabriques diverses (Nouilles,
Bougies, …) sans jamais les trouver ou alors en trouvant porte close :
nous sommes jour de Lune noire, chômé dans un pays dont les dirigeants ne
prêchent que par l’astrologie (idem pour la pleine Lune).
Petit détour chez Lily Guesthouse pour se renseigner sur les
treks proposés : explications plus claires avec carte des environs à
l’appui, et prix moins élevés si l’on est que deux dans le groupe (25 000K /
personne pour un groupe de 4, 30 000K par personne pour un groupe de 2). Nous
prenons rdv pour le lendemain.
Mardi 19, 8h : nous faisons la connaissance de Somi, ce
quadragénaire, originaire de la ville de Namshan plus au Nord, qui sera notre
guide pendant 2 jours. 2 autres Français rencontrés la veille se joignent à
nous. Nous larguons nos gros sacs chez Lily, et nous voici partis. Un court
trajet de 15 minutes en tuk-tuk nous amène jusqu’à un sentier d’où commence
notre marche. Bien évidemment, il pleut … L’avantage est que nous échappons au
soleil et donc à la chaleur, qui se fait ressentir dès que la pluie cesse. Gros
inconvénient toutefois : la vue reste bien souvent obstruée, et le chemin
n’est que gadoue qui s’accumule sous nos chaussures et nous alourdit
inévitablement.
Somi est très penché sur l’histoire et la politique, et
ouvert à la discussion, nous en profitons. Il est de l’ethnie Palaung, qui se
bat notamment pour l’indépendance de ses terres, accaparées par le Gouvernement
dès qu’une ressource s’y cache. D’ailleurs des combats armés ont explosé plus à
l’Est la veille au soir, vers la frontière chinoise, et le trafic routier a dû
être interrompu.
Arrêt thé dans la matinée, nous traversons d’abord les
terres Shan avant de rencontrer les premiers villages Palaung. Le paysage,
comme nous avions déjà pu le constater dans le train, est très triste :
des terres rouges, où les Shan cultivent principalement le maïs. Les arbres
sont coupés pour laisser place à des plantations.
Cette petite fille a été magnifique : en voyant les garçons arriver, elle leur a pris chacun une main pour partir avec eux - moment magique ! |
Déjeuner au village de Pankam, le plus touristique du coin.
Cette petite puce nous a mis du Thanaka sur les joues : le thanaka, sorte de crème qui sèche pour devenir du talc qui adhère à la peau, est le produit cosmétique phare du Myanmar, faisant office de protection anti-solaire, et de crème de beauté !
Elle s'est ensuite prêté au jeu de la séance photo, nous prenant elle en photo avec notre appareil : instants magiques.
Cette petite puce nous a mis du Thanaka sur les joues : le thanaka, sorte de crème qui sèche pour devenir du talc qui adhère à la peau, est le produit cosmétique phare du Myanmar, faisant office de protection anti-solaire, et de crème de beauté !
Elle s'est ensuite prêté au jeu de la séance photo, nous prenant elle en photo avec notre appareil : instants magiques.
L’option la moins chère proposée dans les treks consiste à dormir ici. Nous avons préféré aller à 2h30 de marche plus loin. Plus nous avançons, plus nous retrouvons des bois, au milieu desquels se nichent des plantations de thé, principale ressource des Palaung.
Nous avons nommé : le gardien du village, ou pluttôt la terreur du village ! Il a lancé un petit fruit en plein dans la tête de Nico - hihihi |
Quelle bonheur d’enlever nos chaussures la journée
finie ! Petit tour du village, qui possède biensûr un monastère. Les deux
petits novices nous montrent un bébé loup enfermé dans une petite cour en bas,
ils l’ont recueilli et ne veulent pas le relâcher de peur qu’il ne trouve pas
de quoi se nourrir tout seul dans la forêt…
Bouddha va bien manger ce soir |
Nous dormons chez l’habitant, un étage et deux petites
chambres en bas on était spécialement conçues pour les touristes. Nous ne
sommes que 4 ce soir, mais en haute saison, jusqu’à 15 personnes peuvent se
retrouver ici. Malheureusement, nous n’aurons pas beaucoup de contact avec nos
hôtes : ils nous apportent à manger et à boire, regarde la télé en prenant
le thé pendant que nous jouons aux cartes avec Somi après le repas, aucun
contact ne s’est établi… Dommage. Un jeune vient quand même se joindre à nous
pour jouer, mais il ne connaît pas les règles. Pas grave ! Il a l’air si
heureux d’être assis avec nous, et on l’aide.
Une fois la nuit tombée, c’est l’invasion de sortes de
papillons de nuit, attirés par la lumière. Il y en a au moins 150 dans la
pièce, ils se cognent contre nous, c’est insupportable. Mais ça n’a l’air de
déranger que nous J
Nos hôtes les piègent dans un plastique rempli d’eau, ils les mangeront fris le
lendemain !
Nos jambes sont lourdes, le sommeil nous emporte, mais la
nuit ne sera pas de tout repos, les couettes fournies étant trop épaisses pour
la saison, mais le froid quand même assez présent pour ne pas s’en servir.
5h, mercredi 20 : tout le monde dans le village est déjà en train de
s’activer. On vit ici au rythme du soleil. Nous repartons vers 8h, accompagnés
encore et toujours de la pluie. Somi voulait nous faire emprunter un chemin
complètement différent de la veille, à travers la forêt, mais il change d’avis
face au temps. Nous reprenons donc quasiment les mêmes chemins, les villages
que nous traversons ne sont pas très vivants, les habitants se cloîtrant
souvent chez eux pour éviter l’eau et les coups de froids qu’ils pourraient
attraper. Nous avons hâte de terminer cette marche, d’autant que le soleil se
lève la dernière heure et nous cuisons littéralement.
Notre guide, pas très bavard ce matin |
Revenus en ville à 14h, une bonne douche s’impose (mise à
dispo chez Lily), ainsi qu’un bon repas (nous avons mangé presque la même chose
matin, midi et soir durant le trek). Pas beaucoup de temps devant nous, puisque
le bus de 16h30 (qui ne passera qu’à 17h, la station de bus correspond plutôt à plusieurs comptoirs de compagnies indépendantes le long de la grande rue) va nous transporter vers notre
prochaine destination.
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