jeudi 22 janvier 2015

Jour 119 à 126 : premiers pas au Cambodge - la côte Sud Kep / Kampot / Sihanoukville (15 au 22/01)


Route après la frontière
Une semaine sans nouvelles ... on s'est pris un peu de vacances.
Retour sur notre sortie du Vietnam et nos déambulations le long de la côte Sud-cambodgienne.


Passage de la frontière Vietnam - Cambodge à Ha Tien

Jeudi 15, nous quittons notre cher Moon Resort (la nana de l'entrée n'aura toujours pas souri). L'endroit nous a bien plu (on avait besoin de plage!). On a été très surpris par la forte population vacancière russe qui envahi le coin : menus des restos en russe, devantures de magasins en russe, ...

Bref. Le resto en face de l'hôtel nous a vendu deux billets combinés bateau - bus pour rejoindre Kep au Cambodge (16$ par personne). Un mini-bus nous emmène jusque l'embarcadère des ferrys, et nous atteignons la ville frontalière Ha Tien en 1h30. De nouveau, un mini-van nous amène jusqu'un resto / agence de voyage où nous attendons ... 2h.

Avant de raconter la suite, petit complément d'info sur l'arnaque à la frontière cambodgienne (quelle qu'elle soit). Le tarif officiel du visa à la frontière est de 30$ pour 1 mois. Jusque là tout va bien. Sauf que douanier cambodgien rime avec magouille en tout genre. En gros, ils demandent 5$ pour mettre le tampon d'entrée sur le passeport, et 1$ pour une pseudo visite médicale. Il est possible de lutter contre cette corruption connue de tous en poireautant au poste frontière et en insistant avec sourire et persévérance auprès des douaniers qui se livrent à un jeu de "je ferme le bureau, puis je reviens, puis je prends ton passeport en otage, ...". En gros c'est au premier qui se lassera, et ça peut durer quelques heures.

Pour notre part, nous étions décidés à opter pour le "on attendra si il faut mais on ne rentrera pas dans la magouille". Sauf que ayant déjà payé notre ticket de bus pour la traversée de la frontière, la dame très maligne du resto nous dit : "soit vous me donnez 35$ (soit 30$ de visa + 5$ d'argent de poche) pour que je fasse les démarches à votre place, soit vous le faites vous-mêmes mais le bus ne vous attendra pas". En gros, on est coincé puisqu'on a déjà payé pour le bus, et on est obligé de lui donner les 35$.
Cela étant dit, ça nous permet de passer la frontière en 15 minutes top-chrono, sans voir un seul douanier cambodgien puisque nous restons à bord du bus pendant qu'ils tamponnent les passeports et apposent le visa. C'est du gros n'importe quoi, mais c'est comme ça !
On a aussi dû donner à la dame nos carnets de vaccinations pour ne pas avoir à faire la visite médicale bidon (les autres passagers du bus qui n'en avaient pas sont quant même passés sans problème).

Il est 15h, nous voici dans la petite ville côtière de Kep à 25km de la frontière, où le bus nous dépose avant de continuer sa route vers les villes plus lointaines (ne pas hésiter à dire au bus où l'on souhaite être déposé, tant que c'est sur ça route, ça ne le dérange pas).

Kep, la station balnéaire déchue


Kep a longtemps été une station balnéaire prisée des colons français du temps de l'Indochine. Malheureusement, les Khmers rouges l'ont saccagé dans les années 80 durant la guerre qui a ravagé l'ensemble du pays, et elle a été laissé comme à l'abandon jusque dans les années 2000.
La ville n'a pas de centre-ville, mais s'éparpille sur un bon 5km le long de la côte: marché, embarcadère des ferrys pour les îles avoisinantes, plage de sable blanc et marché aux crabes sont donc séparés par des grands espaces vides. On se demande même parfois si des gens vivent ici.



Notre hôtel, le Kepmandou est tenu par des Français et se trouve vers l'embarcadère des ferrys, à 45min à pied de la plage. On n'avait pas réalisé que c'était si loin, nos déplacements futurs se feront un tuk-tuk (2 ou 3$).
Kep Beach

Et oui, le mot tuk-tuk doit être celui que l'on entend le plus depuis notre arrivée au Cambodge, où l'on est interpellé très souvent, mais toujours avec le sourire, par ces chauffeurs qui ont aménagée leur moto en mode de transport public.




Kep ne nous séduit pas plus que ça, nous repartirons donc dès le vendredi 16 en fin d'après-midi.
En attendant, nous dégustons pour notre première soirée un excellent plat de crabe au poivre de Kampot (ville un peu plus loin), au marché aux crabes (spécialité locale). On se régale, et nos mains aussi !

Le vendredi, on profite de la plage jusque 16h, avant de prendre le bus pour Kampot (qui nous prend sur la route avec un bon 30min de retard, normal).

Notre première grande stupéfaction ici : beaucoup de blancs tiennent des hôtels et restaurants, chose que nous n'avions pas vu au Vietnam.
Deuxième stupéfaction : la consommation de beuh (ie l'herbe pour la fumette pour les non-initiés) est ultra-répandue. Ça fume dans la rue et les terrasses des bars, les chauffeurs de tuk-tuk en propose ... un vrai paradis pour les consommateurs. La législation semble être floue sur le sujet : ce n'est ni interdit ni autorisé, les autorités ne disent rien.
Troisième étonnement : ici, on ne paye qu'en dollar américain. La monnaie locale, le Riel, n'est utilisée que pour rendre la monnaie sur ce qui vaut moins de 1$. Les banques ne distribuent pour la plupart que des dollar. Cela serait dû aux millions de dollars qui ont été injectés par les Américains après la guerre contre les Khmers rouges pour redresser le pays. Du coup, on est un peu blasé, puisque le cour de l'Euro est en train de fortement chuter par rapport au Dollar ... pas de bol!

Kampot, bord de rivière et plantations de poivre

Nous arrivons donc vendredi à 18h30 à la gare routière de Kampot (en centre-ville). La ville dispose d'un centre très réduit, où se regroupent hôtels et restos (et plein de blancs, on n'en revient toujours pas d'en voir autant). 



Pour notre part, nous décidons d'aller chercher notre hébergement "un peu plus loin" (un bon 2,5km tout de même), de l'autre côté de la rivière, où quelques guesthouse avec bungalow sont regroupées. Téméraires, nous refusons les tuk-tuk, et entreprenons le chemin à pied. Sauf que la nuit tombe vite, et que l'on se retrouve à marcher sur une route en terre non éclairée. Mais bon, on se dit que la tranquillité du lieu en vaudra la chandelle. Au bout d'une bonne heure de marche, nous arrivons à destination. Le hic, tout est complet dans les quatre guesthouse, et nous devons rebrousser chemin. Des cambodgiens prennent pitié de nous, et nous ramènent en voiture jusqu'en ville. On est épuisé, les hôtels auxquels nous nous adressons affichent tous complet (c'est la haute saison ici, on n'avait pas réalisé).

On finit par trouver une chambre (8$) près de notre point de départ à 20h30 chez Divino Pizza : tenu par un Italien rasta fort sympathique, nous ne réfléchissons pas longtemps avant d'accepter de poser nos sacs ici.
On se remplit l'estomac chez Rusty Keyhole qui se vante de cuisiner les meilleurs travers de porc de tout le pays (c'est vrai que c'est bon), avant de regagner notre chambre pour une bonne nuit de sommeil. Enfin bonne ... nous sommes réveillés à 5h du mat par des gémissements de femme dans la chambre d'à côté (celle du patron). On se dit qu'ils exagèrent tout de même, ça dure pendant 2h, on est à bout de nerf, on les déteste !

Bref, c'est toujours bien fatigué que l'on loue un scoot samedi pour découvrir les environs.



La vache-cheval !
Première étape, la grotte de Phnom Chnork (2$), dans laquelle se trouve un temple. Comme toujours, on galère à trouver le chemin à prendre depuis la route nationale (il y a en fait un panneau bien recouvert de poussière qui l'indique). Arrivés près de la grotte, une petite fille nous interpèle :"are you going to Phnom Chnork? Can I be your guide?" (Allez-vous aux grottes? Puis-je être votre guide?). Nous voici à 3 sur le scoot ! La petite à 9 ans, et parle un super anglais. Elle nous emmène à travers les méandres de la grotte, un peu compliqué en tong ...
On lui donne la pièce (1$) pour la remercier; sans elle nous n'aurions pas trouvé si facilement le chemin ni été dans tous ces chemins cachés de la grotte.



Direction maintenant une plantation de poivre, la Starling Farm. On se dit cool, on va nous expliquer comment sont produits les différents types de poivre, et manger un bout sur place. Quelle belle illusion : ils vendent bien du poivre, et nous invitent à aller découvrir par nous mêmes les plantations : des grandes plantes vertes, on n'a pas appris grand chose de plus. 

Voilà voilà
Quand au menu, trop cher pour nous (14$). On rebrousse chemin un peu déçus, mais pour n'être que plus ravis de trouver quelques kilomètres plus loin un boui-boui au bord d'un lac : le Lac Secret.
Petite sieste pour Lucie, et c'est reparti.


On rentre à Kampot le réservoir presque à sec (mais c'est coutume ici, on ne vous louera jamais un scoot avec le plein, donc on le rend dans le même état).

On déguste les premières spécialités locales : le LokLak de boeuf (viande en sauce servie avec du riz) et le Amok de poulet (viande servie dans un bol de sauce de coco avec du riz).

Nous rentrons à l'hôtel, dans l'espoir de passer cette fois une vraie nuit. Nous croisons le proprio, on dit bonjour mais on se souvient du coup de la veille ... ce dernier nous interpèle "désolé pour le bruit de ce matin, ma femme a accouché". Ah ... alors vous n'étiez pas en train de ... Ca nous apprendra à tirer des conclusions hâtives !!!

Sihanoukville, repos sur Otres Beach

Vous vous direz, ils sont en vacances depuis 4 mois et ne pensent qu'à se reposer. Mais c'est que ça fatigue de voyager !

Nous voici donc en ce dimanche à Sihanoukville, LA grande station balnéaire du sud cambodgien. Plusieurs plages ici, dont la célèbre Occheuteal beach, repère de backpackers avides de fêtes jusqu'au bout de la nuit.
Mais nous, on part se réfugier à Otres beach, plus au Sud et surtout plus calme. Cette fois nous avons réservé (Lim Hour hotel, tenu par des cambodgiens et un peu en retrait de la plage, on recommande) et on prend un tuk-tuk pour faire le trajet (4$). La route pour arriver ici est sans intérêt et le trajet dure bien 15 minutes. 



Se baigner, boire des jus de fruits, manger comme il faut (Papa Pippo, un poil plus cher qu'ailleurs, mais bouffe italienne tellement bonne), se rebaigner. Ce programme nous convient à merveille. On peut s'installer sur les transat des bars en bord de plage sans rien consommer (mais on finit toujours par consommer ...).



Koh Ta Kiev, l'île où le temps s'est suspendu

Mardi matin, nous embarquons dans un petit bateau en bois pour l'île de Koh Ta Kiev, à 1h des côtes.



Nous avions vu sur Internet qu'il existe sur cette île un campement de hamacs et tentes (quelques bungalow aussi), nommé Crusoe Island, où il fait bon se détendre. 


C'est bien de la pure détente qui nous y attend. Sur cette partie de l'île, pas de route, juste la plage et la jungle, et ce campement tenu par des Khmers et où peut travailler un peu qui veut contre un hébergement gratuit sur le campement. Ici, des gens qui avaient prévu de ne rester que quelques jours se sont finalement arrêtés pour plusieurs semaines. Pas mal d'Australiens, ambiance détendue. Nous prenons place dans notre tente avec petit carré de plage privée juste devant ... 




Il ne le restera malheureusement pas très longtemps puisque 4 sal.... d'anglophones s'installent juste devant chez nous. Genre la plage était pas assez grande !!!! On y passe deux super journées, entre la plage, le bar, et la découverte des alentours.




Nous soupçonnons ce monticule de terre d'être une fourmilière,
peuplés de fourmis mangeuses d'homme aux dires de Nico !
Nous y trouvons une insolite distillerie d'absinthe.




Un peu plus loin, d'autres petits resort avec bungalow en bois cachés dans la végétation.

Petit déj au Coral Beach resort

On sent que l'île risque de ne pas restée si paisible bien longtemps. Une concession de 99 ans a été accordée à des promoteurs chinois et français, qui veulent notamment y construire (d'après les dires locaux) un casino et un hôtel haut de gamme. On voit déjà quelques grands chantiers de construction de routes qui ont été entrepris. Quel gâchis...


La journée, des bateaux de touristes entiers débarquent pour quelques heures sur la plage un peu plus loin (devant le Koh ta Kiev bungalow resort). Heureusement, nous sommes épargnés sur notre bout de plage.
Parmi les passagers du jour, une floppée de moines
Ici, nous avons vécu pied nus pendant deux jours. Pour la douche, il faut aller chercher l'eau dans le puits et se verser de l'eau à la casserole. Electricité seulement de 18h à 23h, pas de wifi, pas de banque, ... pas de soucis. On se sent un peu comme des Robinson, avec le bar à bière en plus !



Ce matin (jeudi 22), nous quittons ce petit paradis avec un pincement au coeur. C'est notre dernier jour plage avant bien longtemps. Demain, nous partons pour Chi Phat, un éco village dans la jungle. Une autre aventure nous attend, qui devrait comprendre nuit dans des hamacs dans la jungle. Survivra-t-on aux sangsues et aux moustiques ???? Réponse très prochainement.



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