jeudi 18 décembre 2014

Jour 88 à 91 : Ciao les Chinois, à nous la bonne bouffe et les sourires du Vietnam - Sapa (15 au 18/12)



Lundi matin 6h30, le réveil sonne ...
Ouh, c'est dur, mais on se lève pour la bonne cause : aujourd'hui, nous quittons la Chine pour rentrer au Vietnam.


Passage de la Chine au Vietnam par Hekou / Lao Cai

De notre petite ville de Jianshui, 4 bus partent le matin pour la ville frontalière de Hekou : un entre 6h et 7h, un entre 7h et 8h, un à 8h16 et un entre 10h et 11h. Nous prenons celui de 8h16.
Nous avons acheté le billet de bus à la gare par laquelle nous sommes arrivés deux jours avant, mais le bus n'était pas plein à notre départ (il s'est par contre vite rempli par la suite au fil des premiers kilomètres).

Partir de Jianshui plutôt que de Kunming nous permet d'arriver suffisamment tôt à la frontière pour pouvoir la traverser le jour même (des rumeurs courent que les Chinois ferment la leur assez tôt parfois).

De là s'en suivent 4h de bus, dont 2h sous le son infernal des musiques "gnan gnan" chinoises, accompagnés des images qui vont avec (jeunes filles courant dans les champs, homme et femme se regardant amoureusement, ...) qui vont avec sur l'écran à l'avant du bus. On a failli y perdre un tympan !

Arrivés à Hekou, deux solutions s'offrent à nous pour rejoindre la frontière : 
  • le taxi : 20 RMB la course
  • le bus public qui passe dans la rue en contre-bas
On choisit la première solution, on est crevé.

A la frontière, tout se fait rapidement. Le douanier chinois s'assure que notre passeport est un vrai en tâtant nos feuilles de passeport ... (au cas où il serait expert en la matière), avant de le tamponner.


Nous traversons ensuite le pont au-dessus d'un fleuve pour rejoindre le poste vietnamien homologue. En deux temps, trois mouvements ça y est, nous sommes au Vietnam, dans la ville de Lao Cai !!!


Les chapeaux ne trompent pas, nous sommes bien en présence de Vietnamiens.

Nous changeons nos derniers Yuan à la sortie du poste de douane à un gars qui fait du change : ils sont plein à le faire à des taux plus ou moins intéressants, voire outrageux. Donc attention aux arnaqueurs. On change 1 RMB pour 29 000 Dong vietnamiens, contre 1 RMB pour 35 000 Dong officiellement.

Le Dong vietnamien ne vaut rien : 1€ = 26 000 Dong.


Plus loin dans la ville, des distributeurs ATM nous attendent (on en a trouvé de l'autre côté du pont).

Notre objectif est de rejoindre la gare ferroviaire, d'où partent les mini-bus pour Sapa.
On tente le truc à pied, sauf qu'on part dans la mauvaise direction. Au bout de 40 minutes de recherche de la gare infructueuse, on se replie vers le taxi (40 000D).

Indication à ceux qui veulent faire le chemin à pied : ne pas traverser le pont, mais continuer la route tout droit en sortant du poste frontière, il y a entre 3 et 4km.

Une fois rendus à la gare, on achète nos billets de train de nuit pour dimanche pour rejoindre Hanoi (325 000D en hard sleeper), on mange un soupe de nouilles dans un boui-boui en face de la gare (un rat est de la partie !), puis on embarque dans le mini-bus pour Sapa (un toutes les demi-heure le matin, toutes les heures l'après-midi, 28 000D).
La route serpente pas mal, Sapa se trouvant dans les montagnes à 1 650m. La brume recouvre le paysage. 1h plus tard, nous voici à Sapa.

Notre arrivée à Sapa

Cette fameuse brume apparut pendant le trajet ne fait que s'intensifier au fur et à mesure de la route, si bien qu'en arrivant à Sapa, on y voit pas à 2 mètres.
A la descente du bus, une petite dame habillée selon les traditions locales nous aborde : elle s'appelle Mama Chu, fait partie de l'ethnie des Hmong noirs, et nous propose de venir avec elle visiter son village. Elle nous montre son petit carnet rempli de commentaires de précédents touristes, tous positifs. On lui dit qu'on se donne le temps de la réflexion, et elle n'insiste pas trop lourdement. Elle nous offre des petits bracelets en nous répétant plusieurs fois son nom, et nous emmène jusqu'à l'hôtel, sans rien nous demander de plus.

Notre hôtel, le Sapa Queen Palace, est plutôt accueillant, mais ce n'est pas un palace ! 
En même temps, à 6€ la nuit, faut pas trop en demander : pas de chauffage mais une couverture chauffante dans le lit, et de l'eau chaude restreinte (pas pour plus d'une personne ...).
Mais bon, la vue est sympa, et c'est propre.

Chambre 502
La nuit tombe vite, la brume cache tout, on fait le tour de quelques agences de voyages pour comparer les prix et itinéraires des treks dans le coin : 60 à 85$ par personne pour des circuits un peu privatisés pour deux jours et une nuit ... on repense fort à Mama Chu, qui nous proposait la même chose pour 30$.

En attendant, il se fait faim, et on se régale de nos premiers nems, porc grillés au citron et nouilles fris au boeuf dans le resto Little Sapa (on y reviendra le lendemain tellement c'est bon et pas cher). En gros, on se régale et on aperçoit déjà la supériorité de la cuisine d'ici par rapport à la Chine. Les bières s'écoulent à moins de 1€. Ce pays va être fait pour nous !

Mardi, nous retrouvons Mama Chu dans Sapa pour lui confirmer que nous partirons le lendemain avec elle. Nous avons dû pas mal tourner pour la retrouver, et on commençait un peu à désespérer, mais on l'a eu !

On prend un bon petit-déj chez Baguette et Chocolat, boulangerie / resto qui forme des jeunes à la cuisine. Bon c'est pas le croissant ni le pain au choco de chez nous, mais ça fait du bien.











On part ensuite à 3km de là dans le village de Cat Cat


Le temps s'est un peu découvert. Le droit d'entrée de 40 000D nous étonne un peu (payer pour aller dans un village, on n'est pas des pigeons tout de même !). Bonne surprise en découvrant le joli coin qui nous attend plus bas. 



Une bonne balade de 2h, et nous rentrons affamés. C'est au marché de Sapa que nous prenons place pour le déjeuner : au milieu des étals de légumes, viande et autres produits, des tables sont installées, fréquentées aussi bien par les touristes que les locaux. On recommande fortement le poulet grillé !


Le reste de la journée se passe paisiblement, on déambule un peu, c'est qu'il n'y a pas grand chose à faire dans cette ville, sinon s'éloigner pour découvrir les villages ethniques alentours.

Deux jours dans les rizières avec Mama Chu

Comme promis, Mama Chu nous attend mercredi matin à 9h en face de la petite église. Il bruinasse, mais il faut bien se décider à partir à un moment ou à un autre.
Un couple franco-québécois est du voyage, pour notre grand plaisir puisque Nancy et Thomas vont se révéler des compagnons de route fort sympathiques.
Trois étudiants (deux Allemands et un Néerlandais) font un bout de chemin avec nous, sauf que eux ... ils ne sont pas vraiment équipés pour le terrain boueux qui nous attend.



Très vite, nous quittons la route principale pour des sentiers qui grimpent dans la montagne, dans une gadoue bien profonde. Le moindre pas peut être synonyme de bonne glissage, surtout lorsqu'on est en Converse comme nos trois jeunes garçons ... on se fend bien la poire à les regarder galérer. 
Ça gratte, ça gratte !
Et ça grimpe, et ça grimpe. Mama Chu nous aide à franchir les obstacles (c'est qu'elle est agile!).
Puis vers 11h, le soleil réussit petit à petit à percer. 

Sortie des enfants de l'école, les papas viennent les chercher
Resto de bord de chemin, petite pause pour nos jambes
Et là, les rizières s'offrent à nous. On se retrouve pratiquement seuls au milieu de cette nature et des personnes qui y vivent.




Ce n'est pas la période où les rizières sont remplies de plants de riz et regorgent d'eau, mais on aperçoit tout de même quelques-uns de ces miroirs en cascade.






Nous arrivons chez Mama Chu vers 16h. On voit que les conditions de vie ici sont spartiates : la maison en bois laisse rentrer les courants d'air, le feu est entretenu au compte-goutte pour ne pas gâcher le bois. Mais tout le monde est tellement accueillant.

Maison de Mama Chu

Ici, pas d'évacuation dans le toit pour la fumée
Le dîner est succulent : riz, gros haricots, viandes de porc avec oignons, tofu.
Les bavardages ensuite au coin du feu sont l'occasion de révélations sur la vie locale : Mama Chu a 45 ans. Elle est mariée depuis ses 17 ans et a 4 enfants (mais c'est fini, elle n'en veut plus). Elle nous parle de l'éducation des enfants (obligatoire jusque 15 ans) qui se fait en Vietnamien, alors qu'elle même ne parle que le dialecte local, ainsi que l'anglais (mais seulement depuis 2 ans, elle a appris sur sur le tas). Avant, elle vendait des bracelets et sacs comme bon nombre d'autres femmes dans les rues de Sapa. Aujourd'hui, grâce à l'argent des randonnées qu'elle propose, elle va pouvoir se construire une nouvelle maison plus équipée un peu plus bas dans le village : son mari et son fils sont d'ailleurs en train de préparer les planches pour la future maison.

A 20h30, au lit ! Sur la mezzanine, chaque couple a son matelas avec deux grosses couvertures (on est quant même content d'avoir pris nos duvets), recouverts d'une moustiquaire. Il caille bien, mais on finit par se réchauffer et s'endormir.

Notre couchage, ensoleillé le lendemain matin
Les enfants, les bruits dans la cuisine, le chant du coq, nous réveillent ce jeudi matin à 6h30.
Un grand soleil qui illumine les rizières nous cueille au saut du lit. 




Evacuation de la fumée de la maison de Mama Chu par tous les côtés
Mama Chu fait cuire les Nems pour le petit-déjeuner sur le feu, et là encore, on est ravi.

Nous quittons sa maison vers 9h30, et repartons à travers ce bel environnement pour une marche de 2h30. La copine de Mama Chu, qui s'appelle Mama Bla, est du voyage.






Après le déjeuner dans une petite échoppe sur le bord de la route, Mama Chu nous fait enfourcher des motos (en supplément, 50 000D par moto), et nous regagnons Sapa.

A trois sur la moto avec Mama Chu, et son fils
Les Au-revoir sont chaleureux, et elle nous demande de la recommander à nos amis.
A gauche, Mama Bla - A droite, Mama Chu
Et c'est évidemment sur ce que l'on fait maintenant : Amis et inconnus, si vous venez à Sapa, faites une excursion avec Mama Chu. Ce bout de femme est génial, et autant donner de l'argent à des gens comme elle, qu'à des agences de voyage. Pour au total 50€ à deux, nous avons découvert des beaux paysages et des belles personnes loin de la foule, nous nous sommes enrichis de la façon de vivre de ces gens, nous avons mangé comme des rois le soir et le matin (les deux déjeuners dans des petits restos étaient plus sommaires), ... en gros on a surkiffé!!!! Donc si vous êtes partant, contactez-nous et on vous donnera son numéro de téléphone.

De retour à Sapa, on profite encore de cette belle journée
Retour au Sapa Queen Palace pour une dernière nuit ici, mais surtout bon massage des jambes, de la tête et de la nuque avec poigne dans l'un des nombreux salons dans la rue. A 6$ les 45 minutes, pourquoi s'en priver ?

Nico a tout de même gagné la bataille contre un rétroviseur de mini-bus : le bus qui arrivait à fond dans la rue à taper Nico avec son rétro en pleine épaule. Résultat des courses : une bonne bosse mais rien de grave, par contre le rétro a volé en éclats.

Nous achevons notre séjour à Sapa par un dîner dans le cadre très tamisé du The Hill Station Signature. Ce restaurant, un peu plus cher que les autres, se vante de proposer une nourriture traditionnelle Hmong. Au menu pour nous : poulet grillé au gingembre, et buffle séché accompagné de petits légumes ; en dessert, sablé de pomme tiède à la cannelle.


C'est reparti pour une nuit dans les bras de la bonne couverture chauffante du lit.

Demain matin, nous prenons la direction de Bac Ha, plus au Nord mais toujours dans la région.

A+

4 commentaires:

  1. Hello, toujours aussi génial... Le Vietnam ça a l'air génial !

    C'est fou y'a internet partout!

    Des bisous les loulous

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  2. Bonjour à vous...
    Que de belles images...avec le doux visage de cette petite fille vietnamienne jolie comme un coeur
    Un beau moment de partage que vous nous avez encore transmis dans ces récits et ces photos
    Bisous tout plein

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  3. Bonjour,
    Nous préparons un voyage au Vietnam et serions intéressés par l'excursion avec Mama Chu, pourriez vous nous donner son numéro de téléphone svp ? Merci et bon voyage !

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    1. Bonjour Alban,
      Très bonne idée :-)
      Son numéro est : 016 572 56 913
      Elle nous a dit qu'elle n'est joignable que depuis un téléphone vietnamien.
      Généralement, les réceptionnistes de hôtels ne rechignent pas à prêter le téléphone.
      Bonne préparation de voyage, et n'hésitez pas si vous souhaitez d'autres informations !

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