Nous sommes heureux de quitter la Mongolie, où il commence à faire froid, et où nous avons eu le temps de faire 10 fois le tour de la capitale tellement le centre-ville est petit (on exagère à peine).
Le train dans lequel nous embarquons est identique à ceux que nous avons utilisés en Russie, et nous prenons donc place à bord de notre cabine de 4 couchettes : nous occupons les 2 du bas, et une homme et une femme mongols celles du haut.
Enfin, ils ont surtout squatté nos banquettes pendant environ 1h30, à se raconter leur vie (les Mongols adorent ça), manger des graines de tournesol, et surtout faire comme-ci nous n'étions pas là, en s'appuyant sur nous quand ils avaient besoin d'attraper quelque chose sur la petite table à côté de nous.
Lorsque la femme est sortie quelques instants de la cabine, nous nous sommes allongés sur nos couchettes pour faire comprendre qu'il était temps que chacun regagne sa place. Nico a regardé un film, et Lucie a sombré dans le sommeil.
Une fois de plus, nous avons eu très chaud dans le train, il fait 30°C là-dedans.
A notre réveil, surprise : le désert de Gobi, que nous avons traversé toute la nuit, est recouvert d'un beau manteau de neige, et des flocons continuent à tomber assez massivement. Les troupeaux de chameaux et de vaches continuent à brouter mais on sent bien que ça y est, l'hiver arrive.
Nous descendons du train au terminus à 8h50 vendredi matin, la neige continue de tomber, et il caille.
Sitôt descendus du train, nous nous faisons accostés par des chauffeurs de jeep qui proposent leurs services pour passer la frontière, en nous disant "China". Car la frontière entre la Mongolie et la Chine ne peut être traversée à pied, uniquement à bord d'un véhicule (voiture ou bus à ce que l'on a vu). Le papi qui nous parle veut nous faire payer 45 Yuans chacun (soit 6,50€ en monnaie chinoise), mais il nous reste des Tugriks mongols à écouler. Nous négocions donc tout en avançant de payer 20 000 Tugriks (soit 9€ pour deux), quitte à faire semblant de ne plus vouloir monter dans sa voiture lorsqu'il ne veut plus baisser le prix. Nous remportons donc la négo, et montons à bord d'un gros 4x4. Nous attendons quelques minutes qu'un autre passager se joigne à nous, et nous voilà partis vers la frontière.
Notre conducteur n'est finalement pas le papi, mais un jeune qui ressemble à un rappeur avec sa casquette et ses grosses lunettes de soleil (alors qu'il neige sous un ciel gris). Les essuies-glace de son 4x4 sont relevés et le resteront pendant tout le trajet (soit 5km sous la neige sans aucune visibilité), d'autant qu'il n'a pas de dégivrage avant, donc la buée est partout.
A la frontière mongole, les voitures se succèdent à la queue-leu-leu, devant un barrage de policiers mongols. Elles rentrent au fur et à mesure. Une fois la barrière franchie, le chauffeur nous fait sauter de la voiture. Tous les gens qui descendent eux aussi de leur voiture se mettent à courir pour arriver les premiers au poste de douane. A l'entrée du bâtiment, un petit guichet où payer une taxe de 1 000 Tugriks par personne pour quitter le territoire mongol, puis un contrôle de bagages, et enfin le bureau pour obtenir le tampon de sortie. les gens sont tellement fous qu'ils bousculent même les policiers qui tentent de réguler ce trafic humain.
Le douanière derrière le bureau auquel nous passons ne veut pas de nos passeports et les refilent à sa collègue du bureau d'à côté, qui finit par tamponner après nous avoir bien regardé.
Comme pour la Russie, on se dit qu'il est plus rapide d'entrer dans ce pays que d'en sortir.
Tampons en poche, le chauffeur nous fait signe de recourir vers la voiture, et nous filons comme des dingues vers le poste douanier chinois. Rebelote, on sort de la voiture avec nos sacs (on n'a même pas le temps de fermer la portière du 4x4 que le chauffeur redémarre déjà pour nous attendre de l'autre côté du poste douanier).
Les gens recommencent à courir partout, mais nous, on s'octroie une pause photo (les bons touristes !).
Une fois dans le bâtiment chinois, changement d'ambiance : le calme absolu !
Chacun va faire la queue dans une file (certains réussissent toujours à doubler l'air de rien). Nous sommes les deux seuls blancs parmi tous ces asiatiques, ce qui attire l'attention d'un flic chinois qui vient contrôler nos passeport (alors qu'ils vont être contrôlés deux minutes plus tard par le douanier). Il ne comprend pas grand chose, alors il revient avec une collègue qui lui explique le passeport de Nico pendant 5 minutes, puis nous fait un sourire en nous le rendant.
Encore quelques pas, et nous voici en territoire chinois !
Nous ressortons du bâtiment pour attendre notre chauffeur. Chaque véhicule est contrôlé : le capot est ouvert, l'intérieur de la voiture est inspecté. Certains véhicules sont re-dirigés vers un hangar (on apprendra par la suite que les voitures y passent sous un rouleau qui les désinfecte ...).
Pas de tuerie de microbes pour nous, notre voiture arrive et on repart vers Erenhot, première ville chinoise frontalière (Erlian en mongol). Le chauffeur nous dépose à la gare routière, où des tas de chinois viennent nous crier "Beijing, Beijing, ....".
Conclusion du passage de la frontière : 2h au total pour traverser, 20 000 Tugriks dépensés pour la voiture, et 2 000 pour sortir de Mongolie.
Pas besoin d'acheter les billets de bus vers Pékin pour notre part, car Julien et Lisa sont allés les acheter pour nous le matin même. Nous les rejoignons en ville.
Rejoindre Pékin depuis la frontière :
Nous avons donc choisi de rejoindre Pékin par le bus plutôt que par le train, car le train ne part que de nuit (aux alentours de 00h50), et a priori il n'y a pas toujours des billets de dernière minute.
Pour ce qui est des bus, il y en a plusieurs dans l'après-midi (entre 14h30 et 16h30), et des billets restent achetables le jour même (pour 220 RMB, c'est-à-dire yuans, par personne, soit 28€). Et qui plus est, c'est authentique ...
Après un premier repas chinois (gros bol de nouilles, bière pour Nico qui s'est avérée être un limonade rose ultra-fruitée, et thé pour Lucie qui n'était en fait que de l'eau chaude, un vrai régal), et un verre dans un troquet près de la gare routière (le bruit de Chinois qui mangent et leurs gros crachats par terre nous mettent dans le bain), nous rejoignons notre bus.
Enfin notre bus, disons un bus : il y en a plusieurs qui partent pour Pékin, et on nous a fait changer trois fois de bus (seulement à nous, pas aux autres Chinois bien sûr). Une fois montés dans celui qui sera le bon, le numéro de place ne veut plus rien dire. En gros, on s'assoit où il reste de la place.
Nous sommes donc à bord d'un bus-couchettes, qui pue des pieds (chacun doit retirer ses chaussures à l'entrée), remplis de Chinois qui raclent les crachats dans leur gorge régulièrement ... le trajet va être long.
Vers 20h30, stop dîner, ou plutôt engloutissage de nourriture (nos amis Chinois auront fini de manger en 15 minutes, en ne débarrassant surtout pas leurs déchets des tables où ils se sont assis).
Lucie a vécu son premier traumatisme asiatique : dans la cabane à pipi au fond de la cour du resto (sans portes biens ûr), une Chinoise est venue faire pipi à côté d'elle ... merci l'intimité ... peut-être que pisser dans le même trou au même moment est un signe de rapprochement ici, en tout cas ce sera moins bien vécu par nous !
Et puis nous voilà repartis dans nos mini-lits. Les Chinois passent leur temps à envoyer des textos sur leurs téléphones, ou à regarder des films sans écouteurs, ou à se parler en hurlant, ou à baver la bouche grande ouverte en dormant ... la grande classe.
A 1h30, contrôle policier ! Mais pas pour nous parce qu'on est blanc.
Dans la nuit, le chauffeur du bus fera une halte de 3h pour dormir, et fumera des tonnes de cigarettes (sympa l'odeur, au moins ça couvre celle des pieds).
Et enfin, à 6h, le bus s'arrête, nous récupérons nos sacs ... nous voici à PEKIN.
Mais on ne sait pas où.
Et une fois qu'on y est :
Quelques tuk-tuk traînent dans le coin, on voit au loin un McDo, et l'on s'y rend pour prendre un petit déjeuner. On essaie d'identifier où l'on est. On pense utiliser le wifi du McDo mais surprise, il faut s'inscrire et recevoir un sms, mais c'est écrit à moitié en chinois donc on y arrive pas.
Nous laissons Julien et Lisa au McDo (ils ont encore un peu de marge avant le check-in à leur hôtel) et partons de notre côté à la recherche du métro, pour retrouver notre hôte du soir, Roy, chez lui en centre-ville. Et il nous faudra 1h, et plein d'allers-retours inutiles pour enfin apercevoir une station de métro, grâce à une petite dame blanche (on a très vite compris que la majorité des Chinois ne parle pas anglais) qui comprend le mot métro, et nous amène à une station de bus (nous prenons le bus 300 et descendons au deuxième arrêt) pour rejoindre la station de métro la plus proche (Liujiayao).
A 9h, nous arrivons donc enfin prêt de chez Roy, que nous arriverons à contacter grâce au portable d'une chinoise qui parle anglais (enfin une) au bout de 30 minutes.
Ca y est, nous pouvons enfin poser nos sacs, et surtout prendre une douche après avoir bavarder avec Roy.
Première surprise en nous connectant au wifi, en tout cas confirmation de ce que l'on pensait, pas de Facebook, pas de Google (et tout ce qui a un lien dont notre blog hébergé sur Blogger et Googlemap), tout est bloqué par les hautes instances chinoises.
Grâce à Roy, nous installons rapidement un VPN pour pouvoir contourner tout cela, c'est-à-dire un truc qui permet de faire croire que nous nous connectons à Internet depuis un autre pays que la Chine (en l'occurrence les Etats-Unis) - les informaticiens, n'hésitez pas à corriger ces propos :-)
Petit conseil : il vaut mieux installer un VPN (nous avons choisi Strong VPN, formule à 21$ pour 3 mois) avant d'arriver en Chine, car une fois qu'on y est, même le mot VPN est bloqué par les moteurs de recherche, et c'est uniquement grâce à Roy qui lui-même a installé ce système sur son PC que nous avons pu y avoir accès.
Nous voilà soulagés, nous avions peur de devoir rattraper plus d'un mois d'aventure sur le blog en même temps, déjà que nos articles pour deux jours sont longs ...
Il est 13h lorsque nous nous lançons à la découverte de la ville. Tout d'abord près de la gare centrale pour récupérer un plan de la ville à l'office du tourisme (dans une petite rue en face de la gare, sur la droite quand la gare est derrière nous) et commencer à repérer comment faire pour acheter un billet de train ici (ça aussi ça va être épique). Puis pour voir une première fois le must de la capitale chinoise : la cité interdite et la place Tiananmen.
La porte de la paix céleste |
Nous sommes samedi, et tous les Chinois sont de sortie en ville, nous reportons donc notre visite de ces lieux pour la semaine prochaine, quand on l'espère il y aura moins de monde, ce qui risque d'être compliqué pour un pays de 1,4 milliard d'habitants !
Pour l'instant, nous avons prévu nos visites des prochains jours, et allons joyeusement faire un dodo prolongé pour récupérer des deux nuits passées.
Bon weekend à vous et à très vite !
Bonne définition du vpn ! :)
RépondreSupprimerToujours au génial, vous avez l'air de vous éclater!
Est ce que Nico progresse en anglais ?
Continuez à nous faire rêver !
Bises
Oui on s'éclate !
RépondreSupprimerNico est désormais bilingue, ... ou pas :-)
On pense bien à vous.
A quand sur Skype???
Bisous à vous deux
Je savais que tout était contrôlé mais heureusement VNP ....
RépondreSupprimerGros bisous
coucou je viens tout juste de découvrir votre blog...."pas douée la cousine"...je vais partager avec la famille....merci pour les beaux commentaires et les photos....je vais rattraper mon retard....bisous à vous 2....à bientôt
RépondreSupprimerMerci Sylvette pour tes commentaires. Bisous
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