Jour 19 à 22 : au milieu du Lac Baïkal, sur l'Ile D'Olkhon (7 au 10/10)

Nous revoici après 4 jours de déconnexion absolue sans Internet (ça fait du bien), passés sur l'Ile d'Olkhon.

Nous sommes partis d'Irkutsk mardi à 9h30 de l'auberge, à bord d'un mini-van peuplé de russes et de chinois. Notre première étape a été de faire ... 500m jusqu'au marché chinois d'Irkoutsk, où nous avons attendu 1h d'autres passagers ...

A 10h30, ça y est, nous y allons enfin ! 

Très vite, nous sortons de la ville pour nous retrouver au milieu d'immenses plaines où vagabondes gaiement chevaux et vaches en totale liberté (vaches qui obligeront à de brusques ralentissements de temps à autres puisqu'elle ne se cantonnent pas à rester dans l'herbe, la route les intéresse aussi !).

Le trajet jusque la ville de Khujir, principale ville de l'île, va durer 6h.

Au total, 250km environ pour arriver jusqu'au ferry, puis 15 minutes de ferry, et enfin 1h de route en terre. Ce chemin a été ponctué de nombreux arrêts "pipi", essence, ainsi que d'une pause déjeuner.

On a cru qu'on allait jamais y arriver ! 

Devant le restaurant yourte, à droite notre mini-van

Mais une fois arrivés au ferry, on se dit que cette longue route en valait bien la peine. 

Devant nous se dresse le Lac Baïkal, et à vrai dire, on se croirait plutôt au bord de la mer. A son palmarès : plus grande réserve d'eau douce au monde (20% des réserves mondiales non gelées), lac le plus profond et plus ancien du monde et 6ème plus grand.

Et là, la parenthèse écolo s'impose : classé au patrimoine de l'Unesco, ce lac est malheureusement menacé par la pollution industrielle russe (usine à papier). En 2006, un brillant projet de pipeline à moins d'1km du Lac a été mis à l'étude. Face à l'opposition des écologistes, une autre alternative est encore à l'étude. La pollution est enfin humaine au quotidien, puisque bon nombre d'habitants du coin semble se moquer un peu de la richesse naturelle qui les entoure : sacs plastiques qui volent librement, mégots de cigarettes sympathiquement jetés dans le Lac (et les russes fument beaucoup ...).

Mais bon, on est là pour admirer la beauté du paysage, pas pour hurler sur tout le monde.

Le ferry arrive

Cette traversée pour atteindre l'île est donc un vrai régal.

Sur l'île, pas de bitume : nous cahotons tranquillement à bord du van jusque Khujir, où nous sommes déposés devant le Nikita's homestead, autrement dit la maison d'hôte de Nikita. Ne nous y trompons pas, rien à voir avec une maison d'hôtes, mais plutôt un joli petit village-hôtel tout en bois à l'intérieur de la ville, et à 10 minutes à pied du lac.

Entrée du Nikita's homestead

Petite maison dans laquelle se trouve notre chambre

A 10 minutes à pied de l'hôtel

Et dans les rues de Khujir

Ici la maison traditionnelle est en bois

Chez Nikita, pas de wifi gratuit, il faut payer (200 RUB la journée, c'est pas cher), mais nous y renonçons pour se recentrer un peu sur nous.

Nous y avons réservé une chambre pour 3 nuits. Les trois repas par jour sont inclus, et on y mange pas trop mal : c'est pas de la grande gastronomie mais on se régale. 

Une bonne dizaine de personnes travaille chez Nikita (c'est un homme !!! mais on ne l'a pas vu, enfin on en sait rien), en contre-partie d'un hébergement.

Parmi eux, Nicolas, un Français, qui propose des excursions sur l'île. On peut notamment le trouver tous les soirs dans la salle des repas.

Le soir même, nous allons donc le voir pour se joindre à une excursion dans le Nord de l'île le lendemain.

Et nous voici donc partis le mercredi matin pour une journée parmi les Chinois !  Car ici, en tant que touristes, il n'y a que ça ou presque. Nous sommes 10 dans le van, et 2 seulement ne sont pas chinois, nous ;-) Apparemment, les Russes viennent pas mal l'été pour faire du camping (libre sur l'île).

Bref, nous allons avoir le droit toute la journée à des shooting photos en veux tu en voilà, avec des appareils photos de compét' ... on fait pas le poids avec le nôtre ! 

A part quelques moments où ils se mettent tous à hurler dans le van, la journée se passe merveilleusement bien. Quelques arrêts sur des spots super beaux, des belles balades, un bouillon de légumes et poisson (typique russe) chauffée au feu de bois en pleine nature le midi, nous sommes ravis.

Notre mini-van pour l'excursion, du 100% russe !

De nombreux arbres sont ornementés de rubans de tissus multicolores. C'est un rite "chamanique" très répandu chez le peuple bouriate.

Parmi ces décorations, nous en trouvons une bien étrange, trouvez laquelle ...

Sur le pare-brise d'un camion, nous voyons un avis de recherche ...

On attend de voir à combien s'élève la prime pour donner des infos !

A total, 8h d'excursion pour seulement 16€ par personne ça vaut largement le coup.

A Cap Khoboy, tout au nord de l'île, nous apercevons des petits monticules de pierres, qui nous rappellent fortement ceux de l'Argentine du Nord et de la Bolivie lors des célébrations de la Pachamama.

La pause déjeuner en mode pic-nic soupe fut un régal ! 

Balade d'1h dans la steppe, le long du lac, avant d'arriver à un petit village

Après cette journée, nous sommes rincés ! Nous rejoignons le salle des repas à 19h, et sympathisons avec un couple de jeunes ... Chinois. Ils viennent de Pékin, et ont pris un mois pour rejoindre Moscou en train. Ils nous apprennent qu'il est très simple pour eux d'avoir un visa individuel pour la Russie, et que donc de nombreux Chinois en profitent (on l'a remarqué !). A l'inverse, ils nous expliquent que pour aller en Europe, ils doivent passer par des agences touristiques, sinon les gouvernements européens leur compliquent l'obtention du visa ... on croyait que c'était le gouvernement chinois qui rechignait à laisser voyager ses habitants en individuels ... Bref, ils sont bien sympas, et on leur donne notre mail pour la suite du voyage.

Le jeudi, le beau soleil nous a quitté, pour laisser place à un grand voile nuageux. Mais comme rien ne nous arrête, nous allons louer des vélos sur la rue principale (450 RUB la journée par vélo), et partons à l'assaut de l'île en solo. Mais c'est que ça monte pas mal dès que l'on s'éloigne du lac, et pédaler sur du sable, un vrai bonheur pour les jambes :-)

Ca grimpe, ça grimpe

Nous avions envisagé de faire une grande balade d'une journée (environ 40km) pour aller découvrir la côte est de l'île, mais on abandonne ce projet pour faire un tour de 2h dans le coin.

Et cette décision fut sage : en effet, la pluie de mêle au voyage en début d'après-midi. Après le déjeuner, nous faisons une sieste, et décidons quand même de repartir à l'aventure sur nos vélos, sous la pluie. Mais au bout d'1h, on lâche l'affaire : il pleut de plus en plus, et on a froid ! 

On va donc se boire un petit thé à l'hôtel, en attendant l'heure du repas.

Au passage, nous réservons auprès de la réception nos billets de mini-van pour retourner à Irkoutsk le lendemain. 

Nous voulions profiter du Banya de l'hôtel (700 RUB de l'heure) le soir pour nous délasser : le banya est le sauna russe, beaucoup moins sec que ce dernier d'après ce que l'on nous a raconté. Il y en a même un sur la grande plage du village (près du rocher) pour se jeter dans le Lac lorsque l'on a trop chaud. Malheureusement, il aurait fallu que l'on réserve car là il faudrait 3h pour chauffer le banya ... tant pis ce sera pour une prochaine fois !

La vie sur l'île a l'air vraiment paisible. Elle doit peut-être un peu moins l'être en été au moment fort de la saison touristique. En tout cas, il y a pas mal d'hôtels et hostels à Khujir et des petites boutiques qui sont fermés en ce moment. Sur les hauteurs de la ville réside Sergueï, un bon Russe bien du coin, très réputé pour accueillir pas mal de touristes à qui il propose du couchsurfing. En réalité, ils proposent à ceux qu'il héberge de l'aider dans les tâches du quotidien chez lui. Et en ce moment, les tâches du quotidien consistent notamment à construire sa nouvelle maison ! Les conditions d'hébergement sont spartiates, sans eau chaude notamment et un grand dortoir pour les nombreuses personnes de passage (les Français que nous avons rencontrés à Irkoutsk sont restés chez lui quelques jours), mais il y a une bonne ambiance.

Aujourd'hui vendredi, nous avons donc quitté l'hôtel à 9h30 pour reprendre le chemin de la grande ville.

Le chemin retour se passe comme à l'aller, mais en mode fast and furious : le conducteur du mini-van est un fou du volant, et nous avons mis 5h pour rejoindre Irkoutsk, en faisant le même nombre d'arrêts quasiment.

Arrivés en ville vers 15h30 (nous demandons à être déposés à la gare routière), nous nous sommes rendus à l'office du tourisme qui ici est vraiment génial : wifi gratuit, ordinateurs mis à disposition, petites boissons pas chères, toilettes, personnel très sympa. C'est donc de là que nous commençons à vous écrire ! 

Le centre ferme à 20h, et nous allons manger un bout : oumoul pour Lucie (le poisson du coin, pour rappel), et poulet pour Nico.

A 21h30, nous retrouvons Alex dans le centre : ce couchsurfer nous héberge chez lui pour la nuit. Nous passons la soirée à discuter, boire du rosé d'Anjou avec du fromage ! Une bonne soirée quoi :-)

Demain, il nous reste la journée pour nous promener dans Irkoutsk, avant d'embarquer pour la dernière fois dans le Transsibérien, direction Oulan Ude, dernière ville russe de notre voyage avant la Mongolie, où nous devrions être lundi soir ! 

En attendant voici un aperçu de notre couche pour la nuit !!!

Pas sûrs qu'on tienne toute la nuit à deux là-dessus...

A très vite ;-)